Chapitre 4

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« Je ne te remercierais jamais assez Alix pour tout ce que tu as fait en si peu de temps. Rien que le fait de m'accepter avec mon nouveau handicap me rend folle de joie et ça me fait un peu oublier l'accident et le décès de nos parents. Je sais que c'est un peu de ma faute, si je n'avais pas voulu aller à l'opéra pour voir cette pièce de théâtre, nous n'aurions pas eu cet accident. Le remord me ronge un peu plus chaque secondes qui passent. J'ai longuement réfléchi et je pense que je mérite ce qui m'est arrivée. Je sais que c'est horrible et barbare, mais je pense que devenir handicapé, devenir muette, est ma punition. Tout a commencé par une parole, ma demande pour aller assister à cette représentation, et tout ce fini par mon silence. Je sais que ce sera dur durant les premiers jours ou même les premiers mois, mais je prends conscience que tu ne vas pas me rejeter. Tu as pris la décision de rester à mes côtés malgré la mort de notre père et de notre mère et je ne t'en remercierais jamais assez. Il faut que tu saches Alix que je n'ai plus aucun souvenir de l'accident. Le dernier souvenir qui me reste est lorsque nous sommes sortis de l'opéra. Le reste, je ne sais plus. Et j'en suis désolée. Je ne me rappelle plus les derniers instants que j'ai vécu avec nos parents.
Il faut aussi que tu saches Alix que je t'aime. Tu es mon frère, mon jumeau, et je suis heureuse de voir que peu importe ce qu'y arrivera, tu seras toujours là. Je t'aime Alix. »

Alix a lu mon écrit à l'oral. À certains passages, sa voix s'est brisée. J'ai vu une larme unique rouler sur sa joue. Mais il est resté fort. Lorsqu'il repose le carnet sur le lit d'hôpital, son regard se plonge dans le mien.

- Tu n'as pas à te sentir coupable Leeah. Ce n'est en aucun cas ta faute ce qui s'est produit et ton handicap n'est pas une punition. Tu ne dois pas penser comme ça. Je te l'interdis. Et je t'aime aussi petite sœur.

Alix s'est très bien que je suis née la première. Mais en taille, il me surpasse d'une bonne tête, alors je suis la petite...
Je secoue un peu la tête, un mince sourire sur le visage.

- Tu sais, avant de rentrer dans la chambre, une femme m'a interpellé. Elle s'est présentée en tant que Flore. Elle m'a dit qu'elle s'occupait de toi le temps de ton séjour ici. Et d'après elle, l'hôpital propose des cours de langue des signes. Elle m'a expliqué que normalement c'est que pour les patients, mais que, comme notre cas est assez particulier, j'aurais le droit de suivre aussi les cours.

Je pense que savoir que je ne serais pas seule à ses cours me réconforte d'une certaine manière. Je sourie encore une fois à mon frère et il finit par me prendre dans ses bras.
Je penserais à remercier Flore, la prochaine fois que je la verrais.

MuetteWhere stories live. Discover now