Chapitre 2

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Le même « bip » me sort de mon sommeil. J'ouvre les yeux et la faible lumière les agresse.
Après un temps d'adaptation, je remarque que je suis bel et bien dans une chambre d'hôpital. Je ne sens pas grand-chose de mon corps. Une grande partie de celui-ci est recouvert de bandes. Je regarde autour de moi frénétiquement. Mon bras droit est relié à une perfusion mise en hauteur. Un liquide transparent s'écoule doucement, dans un goutte à goutte continue dans mon corps. Plusieurs files relient ma poitrine à l'électrocardiogramme. Les battements de mon cœur sont calmes et bien espacés.
Mon regard se pose ensuite sur la petite fenêtre de la chambre. Deux options me font face. Soit nous sommes tôt le matin, et le soleil est en train de se lever, soit nous sommes le soir et le soleil se couche. Dans les deux cas, le ciel est agréablement dégagé et des nuances d'orange et de rose sont visibles.
Un bruit me fait tourner la tête.
Une femme d'un âge moyen vient d'entrer dans la pièce. Une expression de surprise est visible sur son visage.

- Mademoiselle, je ne pensais pas vous voir réveillée aussi tôt. Ne bougez surtout pas, je vais prévenir le médecin qui s'occupe de vous tout de suite.

Je n'ai pas le temps de parler que la femme a déjà disparue.
Mon regard reste fixé sur la porte jusqu'à ce qu'elle ne s'ouvre à nouveau sur deux silhouettes.
Je reconnais la première en étant celle de la femme qui venait de partir, mais la deuxième ne me dit rien.
J'observe les nouveaux arrivants se placer au pied de mon lit.
L'homme a à la main un dossier et il le parcourt rapidement des yeux.
Lorsqu'il le referme sûrement, son regard se fixe au mien et il se racle la gorge.

- Bien. Mademoiselle Dave, si vous êtes ici, c'est parce qu'il y a trois jours, vous et vos parents avez eu un accident de voiture assez conséquent. Malheureusement, votre voiture a rencontré un camion de 18 tonnes, et vos parents n'ont pas survécu au choc. Vous étiez inconsciente lorsque les ambulances sont arrivées sur place. A votre arrivée, nous vous avons placé en bloc opératoire. L'accident vous à laisse quelques séquelles. Votre corps a été physiquement abîmé. Nous vous avons recousu la plupart de vos plaies lorsqu'elles étaient trop importantes, c'est pour cela que vous êtes recouvertes de bandages, mais il faut aussi que vous sachiez que...

Un sanglot m'échappe. Mes parents sont morts. Ils ne sont plus là. Par ma faute.
Le médecin se racle à nouveau la gorge.

- Mais il faut aussi que vous sachiez que l'accident à abîmé vos cordes vocales. Je suis vraiment navré de vous apporter que des mauvaises nouvelles mais, à partir de maintenant, vous êtes muette Leeah.

Un autre sanglot me prend. J'essaye d'hurler ma peine et ma tristesse mais rien ne se fait entendre mis à part une sorte de gémissement rauque. Mes pleures dévalent mes joues. J'ai du mal à respirer et je ne fais que hoqueter. J'essaye à nouveau de parler, crier, de produire un son, mais rien. Je sens ma gorge me tirailler et me brûler d'un coup. C'est sûrement à ce moment-là que j'ai réalisé. Sûrement à ce moment-là que j'ai réellement réalisé.

Je suis muette.

MuetteWhere stories live. Discover now