20*Cassiopée

5 2 0
                                    

Ok. J'ai attendus aujourd'hui avec impatience. Tous mes meubles sont enfin arrivés ! Papy, mamy et moi on a peint pendant trois jours un mur entier de peinture pour la craie. C'est le mur du fond, et je suis tellement contente que je retarde le jour où je vais enfin écrire quelque chose dessus! Briana, Flo et moi on a pu avoir un réel échange de mail, ils ont tous les deux répondus vite et ça m'a fait plaisir, même si Flo est plus énervant encore que dans mon souvenir. Maman, elle, est enfin partie à la "découverte des alentours" ce qui nous a fait penser, à mamy papy et moi, qu'après tout ce temps passer derrière son ordinateur à chatter avec Quelqu'un, qu'elle est plutôt partie à "la recherche de son amour perdue". Tout en espérant que 20 ans après, il n'a ni femme ni enfant. Oui, espérons. Et maman est tellement exaltée par ces futures retrouvailles que je suis presque sûr qu'elle n'a pas pensé à cette éventualité. Ou alors, très peu. Peut-être que lui aussi, est divorcé. Passer d'un Pierre à un François ne va causer aucun problème à Maman, j'en suis sûr.

Je ne connais presque rien de "papa". Je vais donc tout de suite arrêter de l'appeler comme tel puisqu'il ne l'a jamais été pour moi. Il est parti quand j'avais 5 ans, et mes derniers souvenirs avec lui sont peu nombreux (pour ne pas dire quasi-inexistant) et très flous. Je me souviens vaguement d'une voix grave, d'une barbe piquante parsemé de gris... Mais aucun bras protecteur, et aucune odeur si ce n'est celle de la cigarette (mais qui était toujours omni-présente, étant donné que Paris n'est pas la capitale du mode de vie ealthy). Je ne sais même pas dans quoi il travaillait et jamais je n'ai essayé d'en parler à ma mère parce que je sais qu'elle était, qu'elle est peut-être toujours, très affecté par son départ. On a vécu 10 ans toutes les deux et c'est elle qui m'a soutenue et a sus faire les bons choix et les sacrifices pour que sa fille aille mieux, quand je traversé une mauvaise passe. Je n'ai jamais eu de modèle paternel, et pour tout dire, ça m'a parfois manqué. Le modèle, j'entends bien. Pas le père. Si maman s'était remariée, tout aurait été plus simple. Et on n'aurait pas déménagé. Mais je me demande si c'était à cause de moi, de mon existence, qu'il nous a quitté. je ne peux pas dire que maman a répondus à toutes mes interrogations sur lui, de fait, elle n'en a répondus à aucune. Du coup, je ne peux m'empêcher de me poser des questions, et d'y répondre par moi-même. Et le plus souvent, tout le temps, mes réponses ne me satisfaites jamais, et elles me font toujours culpabiliser. Ça y est, je l'ai dit. Je culpabilise d'avoir été la cause du divorce de mes parents et du malheur de ma mère. Et tout ça me ramène à ma condition première : Notre déménagement et ma mauvaise attitude vis-à-vis de ma mère. Alors qu'elle l'a fait pour elle, pour aller mieux. Et elle se sentait mal à cause de moi. Repenser à tout ça encre en moi un profond malaise et je me repasse tout ce que j'ai pus lui dire de mauvais/ de malsain. Et je ne suis vraiment vraiment pas fière de moi.

-Ma chérie!! J'ai tous les meubles! Ouvre-moi, et aide ton vieux grand-père à les monter. Je sais que j'ai une forme sacrément olympique mais tout le monde a besoin d'aide un jour, n'est-ce pas ?

-J'arrive! -Je lui ouvre-Je suis là. Alors, tu disais une forme olympique ?

Je dirige mon attention vers papy, et ce qu'il dit, ce qui m'empêche de ressasser mon égoïsme en boucle. Mais il n'est pas dupe :

-Tout vas bien?

-Oui, oui. Rien qui te concerne. -J'amorce mon ton sec d'un clin d'oeil.- Bon, où en étions-nous?

-Je t'explique. Je met les cartons dans ta chambre, avec toi, et je les monte. Je vais prendre du temps à les monter alors je te conseil de faire autre chose pendant ce temps-là mais mamy va m'aider alors peut être que tu pourrais aussi, si ça te tente ?

J'aurais fait n'importe quoi pour sortir de mon état, alors je dit oui avec beaucoup d'enthousiasme. Mamy monta des cookies et on se mit au travail.

***

Quelques heures plus tard, les meubles montés, en vric et en vrac encombraient ma chambre.

-Bon, le moment fatidique! Où les met-on? -Me demanda mon grand-père-.

Je lui indiquai les emplacements. Cela tombait bien, ma peinture venait d'être sèche. Il remplaça mon vieux matelas contre mon nouveau, et je demandai que ma coiffeuse soit plaçait au bout. Coup de bol, il reste encore pil-poil de la place pour Poxie, mon fidèle ami. Le tapis fut mis au centre de la pièce. Mes portants à habits, plaçaient tout le long du mur qui n'est pas en craie. La trappe se situe juste devant lui. Mes boîtes de rangements ont été mise juste derrière. Le bureau, sur le mur de craie et plus proche de ma salle de bain que de mon lit. Quand tout fut installé je remerciai et congédia mes grands-parents pour mettre la touche finale ; la décoration ! Je fixai une gigantesque guirlande sur mes portants, et plusieurs autres au-dessus de mon bureau. Je mis des fils et des pinces en bri-à-brac pour accrocher mes futures photos de mes futurs amis. En attendant, j'en met une de Skinsdale, une du stovie, et une de mes grands-parents menant les moutons paître. J'arrangea beaucoup de coussins sur mon lit, contre le mur ce qui occupa une place entière! Et sur le mur en face, adjacent à ma salle de bain, j'accrocha des miroirs adhésifs, qui remplissent l'espace vide et blanc.

Quand j'ai terminé, je me change et regarde tout de mon lit. Je souris, et fatiguée et heureuse, je m'endors très facilement. 


CassiopeiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant