Une fois sur la terre ferme, du moins, sur le sable, la jeune Syrès put enfin observer les alentours. À l'exception des arbres immenses, l'île ressemblait en tout point à celle au-dessus de Céfir.

- Ne te fie pas aux apparences, lui dit Morad et tordant sa veste anthracite. Arbollis est très surprenant.

De grands palmiers ornaient la plage de sable blanc. Ils marchèrent pendant un long moment et ils finirent par enlever leurs chaussures remplie de sable.

- Je préfère le sol d'Atlansìa, dit Paige au bout d'un moment. Il est moins...

- Sablonneux, termina Amiel à sa place, ce qui les fit rire.

Cléophée ne comprit absolument pas ce qu'ils voulaient dire par là, mais Morad oui, car ses lèvres se retroussèrent en un petit sourire presqu'imperceptible. Le silb était de consistance assez spéciale.

Au bout d'un moment, le paysage se transforma en une grande lagune qui s'avançait dans l'île.

- Wow ! s'exclama Paige. C'est ici que je veux venir pour notre lune-de-miel !

Amiel était trop ébahi par le spectacle pour répondre à sa fiancée.

On aurait dit que la lagune avait été spécialement conçue pour les Syrès. Un arbre immense au centre de l'eau se déployait vers le ciel, ses branches orientées vers le haut. Tout autour, les Syrès avaient construits un immense plancher de cristal où on pouvait apercevoir le trône du Roi.

De grandes lianes pendaient des branches de l'arbre et touchaient presque l'eau.

- Est-ce que ce sont....commença Amiel.

- Des balançoires ? termina Cléophée à sa place.

Ce n'était pas des lianes, mais plutôt de grandes balançoires dans lesquelles plusieurs Syrès se balançaient au-dessus du lagon d'eau.

- Je dois essayer ça à tout prix ! s'exclama Paige.

Morad était bien le seul à avoir gardé le silence. Il observait la cité d'Arbollis et semblait très sérieux.

- Je vous rappelle que nous ne sommes pas ici pour nous amuser, leur dit-il d'un air sévère. Nous devons à tout prix réveiller les Imit'his.

Lorsqu'il se mit en marche, Amiel souffla à Paige :

- Il devrait relaxer un peu celui-là.

Après avoir ascensionné plusieurs escaliers, ils rencontrèrent enfin le roi Bahr et sa famille, qui se montrèrent très accueillants. Ils leur assignèrent un endroit où loger pendant leur séjour.

Les Arbollisiens vivaient tous ensemble et dormaient dans de gros hamacs suspendus aux arbres. Amiel ne voulut rien savoir de dormir dans les airs et, finalement, ils logèrent dans une petite hutte avec des lits très peu confortables. Cléophée aurait bien voulu essayer les hamacs, mais si elle en tombait, elle atterrirait dans l'eau et ne voulait pas prendre ce risque.

Lorsqu'ils furent tous installés, Morad leur lança :

- Au travail !

Ils roulèrent les yeux, mais savaient bien qu'ils avaient une tâche à accomplir et que c'était la raison de leur présence à Arbollis. Ils devraient trouver un moyen d'entrer en communication avec les Imit'his, peu importe comment. Ces esprits étaient endormis depuis trop longtemps et il était temps de les réveiller, chose presqu'impossible selon Morad. Les Syrès devraient leur prouver leur bonne foi et Cléophée était prête à les aider, quitte à passer un long moment dans cette cité.

La Saga des Syrès : Dévastation ( tome 3) (TERMINÉ)Where stories live. Discover now