Chapitre 15

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« Dans l'océan du ciel

Sur la vague des nuages,

Le vaisseau de la lune semble voguer

Parmi une forêt d'étoiles. »

-Karimoto no Hitomaro

Une heure plus tard, ils étaient tous les quatre sur la passerelle pour sortir d'Atlansìa.

- Où est situé Arbollis, exactement ? demanda Amiel. J'ai entendu dire que c'était près de Madagascar.

- Makassar, le reprit Morad en soupirant. Ce n'est pas du tout au même endroit. C'est en Indonésie, tandis que Madagascar est en Afrique. Et l'île d'Arbollis est située près de la côte Nord-Ouest de la Nouvelle-Guinée. C'est BEAUCOUP plus loin. Il y a plusieurs milliers d'îles dans ce coin.

Cléophée pouffa.

- Amiel n'est pas très doué avec la géographie, expliqua-t-elle.

- Il nous est impossible de nous téléporter directement dans la cité d'Arbollis, leur annonça Morad. Des enchantements nous en empêchent, alors ne soyez pas surpris de l'endroit où nous arriverons.

Ils hochèrent la tête en se prenant par la main.

- Retenez votre respiration, car nous devrons nager jusqu'à l'île.

Avant que Cléophée ne puisse lâcher sa main, Morad la serra contre lui et les téléporta. Allait-il vraiment lui faire subir ce qu'elle pensait ?

Elle eut à peine conscience des effets secondaires de la téléportation, car ils atterrirent directement dans l'eau. Morad nagea en tenant fermement la main de Cléophée. Celle-ci ouvrit les yeux et le vit l'observer tout en lui faisant un signe rassurant. Ils remontèrent à la surface et la jeune Syrès put enfin prendre une longue inspiration en jetant un regard noir au souverain d'Atlansìa.

- Si je te l'avais dit avant, tu n'aurais pas voulu venir, répondit-il.

Après s'être frotté les yeux, Cléophée aperçut l'île dont leur avait parlé Morad. Elle écarquilla les yeux de stupéfaction. On aurait dit le pays des géants ! Même à cette distance de la plage, on se rendait facilement compte de la taille gigantesque des arbres. Encore plus grands que ceux de Céfir, leur taille faisait ressembler les êtres environnants à des fourmis.

- Venez, leur dit Morad en continuant à nager vers la rive, tenant toujours Cléophée par la main.

Celle-ci battait des jambes et des bras, mais ne doutait pas qu'elle aurait coulé si Morad l'avait lâchée.

- Nous aurons décidément beaucoup de travail lors de notre retour à Atlansìa, dit ce dernier. Je devrai t'apprendre à nager en bonne et due forme, sinon je ne pourrai te laisser seule de crainte que tu ne tombes à l'eau par un malencontreux accident.

- Tu n'auras qu'à ne pas me laisser seule, rétorqua Cléophée.

Morad lui jeta un regard amusé, et ajouta :

- Après ton entraînement, tu voudras mettre le plus de distance possible entre nous, je te l'ai déjà mentionnée. Je serai impitoyable.

- J'en ai été témoin, ajouta Paige. De plus, tous les soirs, les Atlansìens se regroupent pour nager ensemble. C'est vraiment une expérience unique !

Cléophée en doutait fortement, mais se garda de le préciser.

Ils arrivèrent enfin sur la plage, au grand soulagement de Cléophée, qui tremblait non pas de froid mais de peur. L'eau la terrifiait toujours.

La Saga des Syrès : Dévastation ( tome 3) (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant