Les Chroniques de l'Intermonde I : La Lumière de l'Espoir

La Lumière de l'Espoir - Acte 3 - Partie 6

Lorsqu'ils entrèrent dans la salle du trône, ALYS fut frappée d'un frisson de terreur pure. Ça avait déjà commencé.

Deux hommes se tenaient face à face. Le premier avait l'allure noble d'un ancien combattant, ses cheveux poivre et sel, toujours coupés à ras, et une barbe bien taillée ornant son visage.

- Je vous tiens enfin Budo ! Après toutes ces années, vous ne pouviez pas m'échapper, cria l'homme. Je savais que c'était vous le responsable de tout ceci ! Misérable, vous allez maintenant vous repentir de ce que vous avez fait à la Princesse !

L'homme, face à lui ne semblait toutefois pas ébranlé outre mesure par les propos qu'il entendait. Son visage porcin semblait se délecter de la situation, et c'était comme si la graisse avait épargné à son corps le passage des ans.

Il eut un rire narquois.

- Mais, cher Valor, comment pouvez-vous m'en vouloir ? Je n'ai fait dans tout ceci que continuer l'œuvre commencée par votre cher père ! Comment pouvez-vous m'accuser de quoi que ce soit ?

- Mon père était un monstre, et un traître. Tout comme vous d'ailleurs ! Rendez-vous, maintenant, vous n'irez plus nulle part !

Budo écarta les bras.

- Mais allez-y, cher Valor, je me rends ! Pour être honnête, je n'avais l'intention d'aller nulle part sans votre permission.

Budo tendit alors un regard narquois vers les nouveaux arrivants.

- Oh, mais regardez qui voilà ! Nous sommes tous réunis maintenant !

ALYS ne comprenait pas du tout la scène qui était en train de se dérouler devant ses yeux. Qui étaient ces deux hommes ? Tout ce qu'elle percevait, c'était une énergie maléfique qui se dégageait de l'attitude de Budo.

Et surtout, elle avait un sentiment d'urgence. Il était en train de se passer quelque chose. Quelque chose de terriblement néfaste.

Beckett s'avança alors. Son visage était déformé par un sentiment de colère pure.

- Budo ! Tu es en train de dire que...

- Que c'est moi qui ai donné à ton petit apprenti l'explosif qui a fait partir en fumée votre princesse de pacotille avec le reste de ton atelier ? Mais bien sûr, Beckett ! Et crois-moi, j'ai savouré chaque moment ! C'était si réjouissant de voir ce petit imbécile se réjouir lorsque je lui ai donné ces explosifs, que je lui ai recommandé de bien mettre sous les rondins pour en faire un beau feu d'artifice à retardement. J'espère que tu as apprécié le spectacle !

Beckett s'avança à grandes enjambées pour aller au contact de Budo, mais Valor tira son épée et s'interposa.

- Beckett, même si je comprends parfaitement vos sentiments, nous ne pouvons pas régler nos comptes de cette façon. Maintenant que nous vous tenons, Budo, vous allez vous rendre, et nous vous traduirons en justice. Nous avons tous ces témoins pour...

Son regard, qui balayait l'assemblée, croisa celui d'ALYS. Il sembla soudain moins sûr de lui.

- Princesse, mais que...

Budo l'interrompit :

- Oh, il s'agit sans nul doute de celle que les Immortels et nous autres, Conjurés, appelons la Championne. Une simple parodie de votre vaillante Princesse.

Il hocha la tête en signe de dénégation, pour couper court à toute discussion, avant de regarder Beckett dans les yeux.

- Pour être franc, je n'ai jamais aimé cette personne d'ailleurs. Avec toute sa prétention, sa suffisance, son intime conviction de nous être supérieure. Si tu avais vécu les dernières années de son règne ici, tu aurais su à quel point elle était une dirigeante catastrophique ! Elle n'a eu de cesse d'essayer de nous brider, nous autres, honnêtes marchands qui ne faisions que faire voyager les richesses d'un bout de ce monde à l'autre ! Et toujours, cette même assurance, cette même conviction... Insupportable ! Ça ne pouvait pas durer. Heureusement que j'ai très vite été approché par les associés de votre défunt père, Valor. Les Conjurés m'ont appris tout ce que j'avais à savoir sur cet espace que l'on nomme l'Intermonde. Ils m'ont expliqué que de nombreuses richesses m'attendaient par-delà cet univers, et que vous, vous tous ici présents, vous gardiez ces secrets pour vous ! Vous pensiez peut-être pouvoir m'en priver ?