La Lumière de l'Espoir - Acte 3 - Partie 5

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La pluie et le vent entourèrent ALYS, Beckett et Beloc pendant quelques instants. Et puis, alors que le ululement du vent se faisait plus intense, elle l'entendit. Le vrombissement des moteurs de l'Aurore résonnait au loin, bientôt suivi par l'apparition de ses courbes élégantes.

ALYS se sentit un peu rassérénée en voyant le vaisseau arriver. Au moins, cela lui rappelait qu'elle n'aurait pas à affronter tout cela seule. L'étrange vaisseau, capable aussi bien de voyager à travers l'espace et les dimensions, que dans les airs ou sous les mers, vint bientôt recouvrir de son ombre les trois compagnons d'infortune.

Un rapide coup d'œil sur le côté lui indiqua que Beckett et Beloc étaient très impressionnés par le vaisseau. Ils n'en avaient sans doute jamais vu de semblables.

Beloc laissa échapper un sifflet d'enthousiasme.

- Vous avez vu ces lignes, Maître ? C'est comme si elles avaient été tracées à la main par un artisan... Rien à voir avec la brutalité des vaisseaux qui font la navette entre Ulmia et Chacanis !

Beckett approuva silencieusement.

Lorsque la rampe d'embarquement se déploya, une silhouette les attendait, ses yeux vifs brillants malgré l'obscurité autour d'eux.

- Bienvenue à bord de l'Aurore, Messieurs ! Vous pouvez m'appeler LEORA. C'est moi qui pilote ce vaisseau d'un bout à l'autre de l'Intermonde !

ALYS lui adressa un petit signe de la main. LEORA parut contrariée.

- Eh quoi ? Je n'ai pas le droit de me présenter maintenant ?

- Vous avez l'intention d'attendre que ce monde soit en ruine et qu'il n'en reste plus une trace, j'imagine ? C'est une bonne méthode, dit Lupin d'un ton railleur.

Beckett se tourna alors vers Beloc.

- Mon ami, nos chemins se séparent ici. Je veux que tu restes avec les autres apprentis. Si jamais nous ne revenons pas, transmets notre héritage aux générations futures.

Beloc se raidit :

- Mais... Maître Beckett, j'espérais vous accompagner ! Vous aurez besoin de moi là-bas !

Beckett tapa d'une main ferme sur l'épaule de Beloc.

- Reste ici. Tu as des enfants, une famille. Ils ont besoin que tu sois là pour eux. Moi je n'ai rien de tout ça.

Beloc secoua la tête négativement.

- Mais... nous sommes votre famille, Maître Beckett !

Le vieux maître forgeron eut un mince sourire derrière sa barbe.

- C'est vrai, tu as raison. J'ai eu la chance de vous avoir comme famille jusqu'à aujourd'hui... Mais ma décision est prise. Tu restes ici.

Beloc cessa de trépigner. Il comprit que la décision de son vieux maître était irrévocable.

Beckett monta alors à bord du véhicule, avant de se retourner vers lui.

- Adieu, mon ami.

- Adieu, Maître ! dit Beloc, qui dissimulait avec peine les larmes dans sa voix.

L'Aurore s'éleva dans les airs au milieu de la tempête. Beloc éclata en sanglots en le voyant disparaître au loin.

Il ne pouvait pas chasser ce mauvais pressentiment de son cœur.

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En survolant Ulmia, ALYS fut frappée par la proximité des plaines de la planète avec celles de sa région natale, Arcadia. Comme si, par le jeu du voyage interdimensionnel, elle était en passe de revenir chez elle.

Les Chroniques de l'Intermonde I : La Lumière de l'EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant