Les mains entrelacées, doigts collés et lèvres scellées, les deux amants se prélassaient dans la délicieuse baisse de tension post-baise, le cerveau encore propulsé à des miles de là, bien plus haut et bien plus loin du sol qu'eux.
Christopher extirpa sa main du câlin, la laissa se perdre dans les longs cheveux châtains semi-roses du corps serré contre lui, lentement, amoureusement. Un discret gémissement approbateur vint mourir dans sa bouche, lent et grave, si sexy. Il enfouit sa main dans l'épaisse chevelure aux reflets étranges, allant chercher le cou et faisant courir ses doigts dessus, léger toucher fantomatique qu'Elliot sentirait encore longtemps sur sa peau.
Tous leurs membres leur faisaient mal, abîmés de tant de mouvements empressés, abîmés de servir sans cesse de poignées, mais rien ne les atteignait dans leur bulle. Leurs lèvres se mouvaient toujours les unes contre les autres, affamées, demandeuses ; leurs peaux se frottaient impitoyablement, réveillant peu à peu les clavistes et leurs désirs encore brûlants d'inassouvissement.
Les yeux fermés, confiant en son compagnon, il éloigna sa bouche de la sienne, suçotant jusqu'au dernier instant sa lèvre inférieure. Ses dents vinrent mordiller doucement la peau fine du cou de Christopher, lécher le lobe de son oreille, murmurant tout contre sa joue des choses inaudibles et incompréhensibles.
- Bébé...
Ça, par contre, il l'avait entendu.
- Bébé, baise-moi fort...
Ça aussi.
Le bouclé sourit, une réelle joie teintée de lubricité, et, venant embrasser la ligne de sa mâchoire, lui glissa à l'oreille :
- Bébé, je vais te baiser tellement fort que ça t'enverra dans les étoiles jusqu'à Mexico...
- Allons à Mexico alors.
