Untitled [JDay x M. Connard]

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Page blanche (syndrome de la) :  Quand l'auteur est tellement un branleur que sa page en est blanche...

Ecrire est une tâche loin d'être facile. Ecrire de la non-fiction est un exercice ardu. Ecrire un texte destiné à l'oral est une douloureuse corvée. Le tout est une sorte de cerbère ultime, chien des bas enfers de l'écriture et de ses souffrances. C'est amusant, oui, cinq minutes peut-être. Mais quand tes idées semblent passées à l'eau de javel et que ta cervelle est lessivée, c'est tout de suite beaucoup moins marrant d'écrire un papelard qui fait la taille d'un script de film sur un sujet aussi transcendent que le télé-achat. 

T'as un peu envie de te tuer, un peu d'aller te faire un triple café bien corsé, et beaucoup d'envoyer tout le monde se faire enculer. 

Comme une putain de vague sur le rivage, Julien revenait sans cesse vers un Jérémy en rogne, qui l'envoyait se faire foutre environ trois fois par minute, essentiellement pour l'emmerder (sport national du blond) mais aussi, un peu, à peine, presque pas, parce qu'il s'inquiétait pour le brun. Il ne voulait pas d'un Mister JDay en burnout, merci bien ! Déjà parce que ce serait fort chiant à gérer, genre vraie plaie, en plus il refuserait de donner à Julien sa dose quotidienne d'affection (ce mec était un vrai pot de colle, pire qu'un scratch, il se scotchait à vous et ne vous lâchait pas tant que vous ne l'aviez pas papouillé en règles, généralement dans les cheveux ou sur la nuque). Et M. Connard tenait beaucoup trop à sa petite dope quotidienne pour la laisser tomber comme ça. Il était temps... d'agir !

- Jérémyyy... Je m'ennuie !

Pire qu'un gosse. Tout était là. Les yeux tristes, faussement larmoyants. La voix traînante et basse. La petite moue boudeuse. Vachement barbu le gosse quand même. 

- Qu'est-ce que tu veux, Julien ?

- J'sais paaas... Un câlin !

Un câlin. Vraiment pire qu'un gamin. Le brun soupira ostensiblement, ouvrit grand les bras et s'apprêta à lâcher sa réplique la plus assassine sur la manière dont son cadreur demandait constamment son attention pleine et entière pour aucune putain de raison valable, mais il fut coupé par les bras de Julien et de, globalement, tout sa cage thoracique contre la sienne. Sa prochaine respiration étant désormais fort corrompue, il n'eut d'autre choix que de profiter de l'étreinte généreuse du blond un peu contre son gré. Mais, puisque finalement, s'il pouvait respirer c'eut été assez agréable (et comme il avait depuis longtemps décidé de ne plus essayer de changer l'exubérance de Julien, beaucoup trop prise de tête), il laissa le plus petit le serrer contre lui à lui en briser les côtes. 

Et alors que le câlin se finissait et que Mister JDay retrouvait l'usage de ses poumons et se préparait à demander d'un ton moqueur...:

- Hé Julien, t'as l'intention de~

... son petit ami lui prouva que oui, il avait l'intention de l'asphyxier, puisqu'il l'embrassa à pleine bouche sans qu'il ait le temps de reprendre son souffle. 

- T'es vraiment un connard !

- D'où mon pseudo, abruti.

Jérémy sourit. 

Recueil d'OSWhere stories live. Discover now