L'Amour n'a pas d'âge

Chapitre 16

Seule dans cette chambre sinistre et sombre, je regarde le plafond en silence. Il pleut dehors et j'entends les gouttes contre la fenêtre, près du lit. Je repense aux derniers mots de Maël. Et si je ne le revoyais plus jamais ? Je ne sais pas si je pourrais supporter ça. J'ai besoin de lui maintenant. J'aime le savoir veiller sur moi. Toutefois,  je sais que, même à l'autre bout du monde, il veillera sur moi. Je ne sais pas si je peux dire que je suis tombée amoureuse de lui, mais j'aime cette idée. Cette idée de pouvoir aimer quelqu'un et d'être aimée en retour est un peu nouveau pour moi. Je pense que mes parents m'aimaient et moi aussi je les aimais, mais jamais nous nous le disions. Je trouve ça triste qu'une personne doute des sentiments que sa famille porte à son égard. Ce n'est pas ça l'amour pour moi. Ce n'est pas douter en permanence de savoir si l'autre nous aime ou non. Et je pense qu'avec M.Akermann, je pourrais connaître le véritable amour.

L'hôpital vient de m'annoncer que je pouvais sortir ce soir. Je ne sais pas si je suis contente de cette nouvelle. Qui viendra me chercher ? Personne, à part un chauffeur de taxi que l'on m'aura réservé. Qui m'attendra à la maison ? Personne, à part les fantômes de mes parents. Je ne sais finalement plus ce qui me retiens ici, dans ce monde de brut pensant que l'amour peut se deviner et non se dire. Dans ce monde où chacun se fait des idées sûr ce que pourrait être leur vie s'il n'avait pas fait tel ou tel choix. Dans ce monde où chaque jour on se demande de quoi sera fait demain, et le jour suivant et ainsi de suite. Ce monde où tout le monde se regarde et se dit "Putain, c'est vraiment une pute cette fille", alors qu'ils ne savent absolument rien de cette personne, rien sa vie, de son histoire, de son passé. Alors je rentre chez moi, seule encore une fois, repensant à tout ça et me demandant ce que je fou là. Puis, je réalise en voyant une photo de moi et Cindy Bruna (une mannequin française de Victoria Secret) que c'est pour ça que je vie à présent. La mode et son monde que je rêves de frôler l'année prochaine. Ce rêve qui m'emmènera jusqu'à Paris, ville lumière, de l'amour et du romantisme. A présent, c'est la seule chose qui compte vraiment pour moi, celle qui me tient en vie aujourd'hui et qui me tiendra en vie demain.

Sur le plancher, je tombe lentement sur le sol froid et dur qui recouvre ma chambre. Je pleure sans trop savoir si c'est à cause de la mort récente de mes parents ou si c'est à cause de Maël qui vient de m'abandonner en prononçant ces mots "Au revoir Tatiana". Je pense que tout se mélange dans ma tête et que même mon esprit n'arrive plus à si retrouver. Je pense que tout ce qui se passe dans ma vie ne devrait pas arriver à une jeune fille d'à peine dix-huit ans. Je pense que tout cela est injustement cruel. Pourquoi moi ?