Chapitre 1

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Huit heure trente, la sonnerie retentit. Deuxième semaine de cours, je suis en terminale. Du fond de la classe, je l'observe, lui et lui seul. C'est beau cheveux brun, ses yeux clairs et une barbe juste apparente. La beauté incarnée. Son nom ? M.Akermann. Âge ? Je dirais environs vingt-trois ans. Vous avez deviné ? Mon professeur de mathématiques. Oui, je sais, ça fait un peu cliché à notre âge mais cette fois-ci c'est différent. Pourquoi une belle histoire ne pourrait pas se passer entre un élève et un professeur ? Il est jeune, beau, je suis sa cadette de seulement six ans et je suis consentante. Alors pourquoi pas? D'accord, je m'emballe un peu vite mais il est tellement craquant !

- Tatiana ? Tatiana ?

Mon voisin de table tape dans mon coude.

- Hein ? Pardon, excusez-moi monsieur.

- Tu as bien pris le cours ?

- Oui bien entendu. Je suis absorbée par ce que vous dites.

Il me sourit finalement et se tourne vers le tableau pour continuer. Evidemment, je n'ai rien pris en note. Qu'importe, j'irai lui poser des questions à la fin du cours. Puis, je me mets à regarder par la fenêtre. Je la trouve étrange cette fenêtre. Elle me donne l'impression de pouvoir m'ouvrir sur l'impossible. De pouvoir tout imaginer et d'ensuite pouvoir passer à travers et rentrer dans un monde fantastique. Ce n'est pourtant qu'une simple fenêtre. Je suis consciente que cette «histoire» avec un professeur est impossible mais je me permets de l'imaginer au travers de celle-ci. Les minutes passent. Neuf heure et demi, sonnerie.

- Vous me terminez cet exercice pour demain et Tatiana, j'aimerai te voir s'il te plaît.

- Je vous écoute.

Il attend que tous les élèves soient sortie.

- Tatiana, je ne te connais que depuis cette année et seulement depuis une semaine, mais tu éprouves des difficultés quelconques dans ma matière ?

- Tout le monde a des difficultés quelque part.

- Ce n'est pas une réponse. Si tu as besoin d'aide je serais la. N'hésite pas à poser des questions tu sais, ça pourras t'aider.

- Oui oui, je connais la chanson. En tout cas merci quand même de m'avoir accordé du temps, au revoir.

Je sors, un sourire en coin. Contrairement à beaucoup de personne, aucune amie ne m'attend à l'extérieur de la salle. Le paradoxe de ma situation : je suis populaire mais je n'ai aucun ami. Personne à qui parler. Je suis une solitaire. J'ai le sentiment de faire peur aux gens. Ils me regardent souvent dans les couloirs et s'écartent pour me laisser passer. Qu'est-ce que j'ai ?

Dix-sept heures, je rentre à la maison. Comme d'habitude, personne n'est la pour m'accueillir, mes parents travaillent. Ils ont tous les deux un boulot qui leur demande énormément de temps et me délaissent, quelques fois. Mes deux parents bossent ensemble ce qui explique des disputes récurrentes à la maison. Dans quoi travail-t-ils exactement ? Ils sont réalisateurs. Ils sont très reconnus dans leur métier. Mais pas par moi. Ils ne s'occupent quasiment pas de moi, je suis seule à la maison les trois quart du temps. Les vacances n'en parlons pas, une semaine en été et une autre à noël. Bref, ma vie n'est pas la plus belle qui soit.

Je prends rapidement un goûter devant les dessins animés et monte dans ma chambre réviser, surtout le peu de chose que j'ai sur mon cours de maths. Par ailleurs, notre cher M.Akermann se rendra vite compte de quel type d'élève je suis. N'y voyez aucun sous-entendu. Je suis certaine que d'ici quelque temps ce professeur m'appréciera. Après avoir relus mes cours et fais mes exercices, je décide de faire quelques recherches sur M.Akermann. J'ouvre mon ordinateur et trouve facilement des informations sur ce dernier. Son compte Facebook est une vraie mine d'or. Nom, prénom, date de naissance et lieu de résidence, je me demande pourquoi il n'a pas paramétré son compte pour rendre ce type d'information invisible. Qu'importe, à travers cet écran, j'ai l'impression d'apprendre à le connaitre. Il s'appelle Maël, Maël Akermann, il est né le vingt août mille neuf cent quatre-vingt-quatorze. J'avais donc bien raison, il a actuellement vingt-trois ans. Je crois distinguer la rue où il réside, mon seul ami y habite. Il s'appelle Matthieu et nous nous sommes connu car nos parents sont amis depuis le lycée. Ils ont tous les quatre fais la même école de communication puis se sont retrouvés dans cette petite ville qu'est Los Angeles. Ce garçon est vraiment très gentil, je l'aime beaucoup mais ironie du sort, nous ne sommes pas dans le même lycée. Et puis d'après moi, si cela avait été le cas, nous ne resterions pas ensemble. Il joue au football américain et participe à des tournois. C'est donc le genre de mec à posséder des tas d'amis. Je suppose que toutes les cheerleders de son lycée lui court après. Au moins nous avons un point commun, nous sommes des clichés à nous tous seuls. Je ne pense jamais à aller le voir. Nos parents se voient au travail et rentrent tard tous les soirs ils n'ont donc aucune envie d'inviter qui que ce soit manger à la maison. Ça se comprend.

L'Amour n'a pas d'âgeWhere stories live. Discover now