Épilogue

951 43 40
                                    

Les oiseaux chantaient. Le soleil était haut dans le ciel. La forêt était calme. La nature reprenait vie, elle était joyeuse et fêtait la nouvelle saison. Cela faisait deux semaines que la classe E s'était séparée.

Le professeur, enfin, l'employé du gouvernement Karasuma, m'avait appelé un jour pour prendre des nouvelles. Normalement, nous devions nous voir mais il avait beaucoup trop de travail depuis la disparition du professeur Koro pour me rencontrer. Je m'estimais déjà heureuse de pouvoir lui parler au téléphone. Il m'avait donné des nouvelles d'autres élèves ainsi que de Madame Pouffe. Aucun de nous n'avait évoqué le professeur Koro. Nous n'étions certainement pas prêt, nous n'avions pas assez de recul.

_Vous savez monsieur, commençais-je hésitante, ce soir-là, quand j'étais... Enfin, vous savez. Quelque chose s'est passé. Je ne saurai pas vous dire comment ni pourquoi mais...

_Raconte-moi, me demandait-il.

Sans attendre plus longtemps, je lui ai raconté l'étrange expérience que j'avais vécu.

Une forte lumière l'aveugla. À son réveil tout était blanc. Elle était assise, sur un sol étrangement réchauffant. Elle se sentait si bien. Elle regardait ses mains puis ses bras et ses jambes avant de toucher son ventre. Ses blessures avaient entièrement disparues. Elle n'avait mal nulle part et semblait reposée. Elle se leva et constata qu'elle était habillée d'une robe blanche arrivant jusqu'aux genoux. Elle observait tout autour d'elle mais elle ne voyait que le même paysage d'un blanc immaculé. Elle tournait et tournait sur elle-même, espérant trouver quelque chose ou quelqu'un. Soudainement, un homme fit son apparition. Un homme qu'elle ne connaissait que trop bien. Il était grand, avait des yeux sombres, un grand sourire et des cheveux argentés, habillé de son imper noir reconnaissable entre milles. Cet homme était le fleuriste qu'elle connaissait aussi sous le nom de Dieu de la Mort ou numéro 2.

_Bonjour Tora.

_Toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?

L'homme lui avait expliqué qu'ils n'avaient que peu de temps pour discuter "avant que la décision ne soit définitive" comme il le disait. La collégienne ne comprenait pas. Où étaient ses amis et ses professeurs ? Qu'était-il devenu de ses ennemis dont l'homme faisait parti ? Qu'était-il arrivé à la collégienne pour qu'elle se soit comporté de cette manière avec ses camarades ? Trop de questions mais pas assez de réponses. L'homme lui expliqua la situation actuelle avec le professeur Koro et les élèves de la classe E. Il lui avoua aussi qu'il avait été charmé par sa folie meurtrière quelques années auparavant et qu'il avait eu de la chance que la jeune fille se retrouve en classe E pour exécuter son plan afin de tuer le professeur Koro. Lors de la capture des élèves, après son excès de délire, il lui avait injecté un produit de sa propre invention, grâce aux enseignements du professeur Koro lorsqu'il était encore son élève, afin de pouvoir contenir la psychose en elle et la libérer en temps voulu sans qu'elle puisse être arrêtée. Il expliqua à la jeune fille que la seule chose qui pouvait la sauver de son trouble, était sa propre mort. Apparemment, le poulpe jaune, d'après lui, avait réussi à détourner les effets et conséquences du produit qu'il avait introduit dans le sang de Tora. Ce professeur était vraiment près à tout.

Le temps était presque écoulé, d'après cet homme. En effet, la jeune fille se rendit compte que le paysage autour d'elle commençait à disparaître. Dans une dernière tentative, elle lui posa une ultime question :

_J'aimerai que tu me dises quelque chose, commença la jeune fille. Qui es-tu ?

Étrangement, l'homme ne fut pas surpris de sa question et forma un grand sourire à son entente. Depuis longtemps, l'adolescente ressentait une liaison entre eux. Elle voulait avoir des réponses à ses questions.

Tora et l'AssassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant