L'Elue [TERMINÉ]

Partie XXII - Submertion

A écouter avec la musique si dessus. Bonne lecture!

-Vous êtes rentré? Je murmure les yeux brillants.

Sans me répondre, Willan me prend dans ses bras.

Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le repousse pas, je suis même contente de cette étreinte.

Je sens une douce chaleur m'envahir.

Sa présence me fait vibrer de sensations.

Il est là. Près de moi. Contre moi.

Le bas de mon ventre se met à me picoter quand son odeur corporelle arrive à mes narines. Je sens le rythme de sa respiration se caler au mien et ses muscles se contracter contre ma poitrine. Mon cœur va exploser de sensations, et mes yeux s'humidifier.

Je sens sa grande main parcourir mon dos et caresser mes cheveux.

Nos énergies corporelles entrent en communication et je sens les vibrations de son corps, par le bout de mes doigts.

Il se détache et plonge ses yeux onyx dans les miens, comme s'il voulait me posséder du regard.

-Vous m'avez manqué, Elyna.

-Je suis contente que vous soyez là. Je murmure, chamboulée.

Il me sourit tendrement.

-Vous êtes ravissante ce soir. Me confie-t-il en glissant ses yeux sur mon corps, de haut en bas.

Tout à coup, je remarque une grosse tache de sang sur sa chemise blanche.

-Mon Dieu, Willan, vous êtes blessé!

-Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. Répond-il en saisissant doucement ma main.

Mais la tâche est beaucoup trop imposante pour que ça ne soit rien et je vois que du sang ruisselle sur son torse. Ma robe, d'ailleurs est légèrement tachée.

Je me détache de sa main.

-Vous avez désinfecté la plaie?

-Pas la peine. Je ne veux pas me rendre à l'infirmerie du château.

-Attendez, j'ai une trousse de secours dans ma salle de bain. Maggie l'a laissée là. Je vais vous désinfecter votre plaie, pour vous éviter une septicémie. Vous ne pouvez pas rester comme ça.

-Je n'ai pas le choix alors. Rit-il.

Il ferme la porte de ma chambre et je vais chercher mon matériel que je pose sur un meuble à côté de Willan.

Je déboutonne le haut de sa chemise.

Je ressens un léger gêne à faire cela. Mais lui, ça n'a pas l'air de le déranger puisqu'il me dévore du regard.

Je laisse apparaître le torse musclé de Willan, traversé par une longue entaille rouge. Du sang semble descendre encore plus bas. Je dois déboutonner le reste de sa chemise, pour nettoyer.

-Ne soyez pas timide, Elyna. Murmure-t-il, comme s'il avait deviné le creux de mes pensées.

Alors j'enlève les autres boutons et il se retrouve torse-nu devant moi.

C'est la deuxième fois que je le vois comme cela et je dois dire qu'il est extrêmement bien bâtit. Je plonge une éponge dans une bassine d'eau et la passe sur le corps de Willan afin d'essuyer le sang autour de sa plaie.

Le silence est accompagné par des bruits d'eau.

-Pourquoi vous n'osez pas me regarder, Elyna? Me demande-t-il, de son air ténébreux.

Je frissonne.

-Je vous regarde, Willan.

-Non, vous détournez votre regard à chaque fois que je vous en accorde un.

Je sens mes joues me brûler. Je dois être rouge écarlate, à cet instant.

-C'est un signe de respect, sûrement. Je finis pas répondre.

-Je suis votre ami, Elyna. Pas votre ennemi.

-Je sais, et c'est pour cela que j'ai ressenti le manque à chaque instant où vous n'étiez pas là.

-Vraiment? Il me sourit comme un enfant à qui on aurait donné ce qu'il voulait.

Je baisse les yeux, à nouveau et passe du désinfectant sur sa plaie.

-Attention, ça va piquer. Je le préviens.

Ses muscles se contractent au contact du produit.

-Vous aviez une soirée ce soir? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

-Oui, je suis allée à la fête du printemps. Je réponds, sans entrer dans les détails.

Je sens que ça lui déplaît que je n'y sois pas allée avec lui.

-Je vois. Et, tout c'est bien passé pendant mon absence?

Je n'ose pas lui répondre dans les yeux et lui parler de Neven. Il le prendrait très mal.

-Oui, ça a été.

Willan remarque que je ne suis pas dans mon état normal.

-Vous n'êtes pas très bavarde.

-C'est que je me concentre.

Il semble sceptique de mes réponses et se doute de quelque chose.

Je lui colle un gros pansement et reboutonne sa chemise.

-Vous êtes tellement douce, Elyna. Vos mains sont magiques.

Je souris.

-Je suis là pour vous, Willan. Alors si je peux vous apporter du bien...

-Je veux que vous sachiez, Elyna, que je suis là aussi pour vous. J'espère pour protéger comme vous le désirez et vous faire sentir bien ici.

-C'est le cas, Willan.

-Alors, j'en suis satisfait.

Il récupère ses affaires et se lave les mains dans ma salle de bain.

-Vous étiez parti combattre? J'ose demander, en redoutant sa réaction.

-Je ne vais pas parler de ça, avec vous, ce soir, Elyna. Ça ne vous concerne pas. Réplique-il sèchement.

Je hoche la tête et ne réponds rien.

Il se prépare à sortir.

-Merci, pour votre aide. J'espère passer du temps avec vous demain, nous en avons beaucoup à rattraper.

-Je serais présente, Willan.

Il se penche vers moi et m'embrasse tendrement sur la joue.

-Elyna?

-Oui?

-Une dernière chose: à partir de maintenant, vous pourrez m'appeler Will.

Je lui souris et mon cœur tressaille dans ma poitrine.

Il s'en va et nos regard s'interrompent au moment où la porte se referme.