L'Elue [TERMINÉ]

Partie VIII - Antagonisme

Attention! Ce chapitre et de préférence à lire avec la musique si-dessus, pour une meilleure atmosphère. Bonne lecture!

Le lendemain matin, j'ai retrouvé Willan dans la salle d'art pour un autre cours. Quand je suis arrivée, il m'a fixé d'un regard glacial. Apparemment il était contrarié.

-Je peux savoir où vous étiez, hier soir, après le dîner? Gronde-t-il.

Mince. Je pensais qu'il ne remarquerait pas mon absence.

-Je ne me sentais pas à mon aise, alors je suis retournée dans ma chambre.

-De quel droit vous vous permettez de quitter une fête où je vous ai personnellement invitée? Dit-il en haussant la voix. J'ai fait l'effort de vous intégrer, de vous attribuer du confort et de la richesse, et vous la jouez rebelle et ingrate?

-Je ne me sens pas en adéquation avec vos valeurs.

-Et bien, à partir de maintenant, vous dinerez seule dans votre chambre, et vous en sortirez que pour m'instruire! Si vous vous obstinez à ne pas remplir votre devoir d'invitée, alors vous resterez une simple prisonnière dépendante!

-J'ai fait, jusqu'à maintenant, tout ce que vous m'avez demandé, alors que vous m'avez arrachée à ma famille. Comprenez que ce n'est pas une situation facile pour moi.

-Ne me confondez pas avec mon père, Elyna! J'ai pris l'initiative de vous aider, si, vous, de votre côté, vous remplissez votre part du marché! N'oubliez pas que je suis au dessus de vous, et que j'ai le pouvoir de vous tuer!

Je me plante devant lui, en signe de provocation.

-Allez-y, qu'est-ce que vous attendez? J'ai tout perdu de toute façon!

Il ne s'attendait pas à ce que je réponde ça. Il pensait que j'aurais eu peur devant ces menaces, mais il en était point.

Il me regarde perplexe et sa voix se calme.

-Vous n'avez pas peur de la mort, n'est-ce pas...

Je secoue la tête dans un profond silence.

-...Vous êtes bien la première.

-La mort n'est qu'un passage vers une vie de paix et de prospérité. Je murmure.

-Vous délirez, Elyna.

-Pas plus que vous qui tuez par masse des victimes innocentes pour piller leurs seules richesses. Vous êtes pathétique.

-Je vous ordonne d'arrêter de tenir de tel propos! Gronde Willan.

-Pourquoi donc? Vous avez peur qu'on vous montre votre véritable image? Celle d'un jeune tyran, aveuglé par la haine, l'argent, le pouvoir et la gloire? Tout cela ne vous rendra heureux.

-Parce que vous, vous savez exactement comment obtenir le bonheur? Souffle-t-il, exaspéré.

-Je sais, justement, qu'il ne s'obtient pas en détruisant celui des autres.

Il rit jaune.

-Vous savez, Elyna? Vous n'êtes qu'une femme frustrée, frustrée de ne pas pouvoir vivre la vie que je vis, parce vous, vous êtes contrainte de mordre la poussière dans un pauvre petit village alors que moi, j'ai la possibilité de tout avoir et d'être accompli.

Je sens l'indignation monter dans ma gorge.

Comment pouvait-il dire de telles choses insultantes?

Il veut jouer à celui qui piquera le plus fort? Très bien, je suis une adversaire de taille.

-Cette vie, que je n'ai pas eue, c'est votre famille qui me l'a retirée! Je hurle presque, les larmes aux yeux.

-Je ne suis pas mon père. Répète-t-il, le regard sombre.

Je soupire, fatiguée d'une telle violence de propos.

-Écoutez Willan, je ne veux pas m'énerver. Mais si nous n'arrivons pas à mettre chacun la haine que nous avons envers l'autre famille, nous n'arriverons à rien.

-C'est bien pour cela que je vous reproche de fuir la vie luxueuse du château!

-Je veux bien faire un effort, mais tant que vous garderez ce côté méprisant envers moi, je ne pourrais pas me détendre et m'amuser ici, comme vous me le demandez. Je lâche, exténuée par cette conversation sans fin.

-Je ne suis pas ici pour qu'on me fasse mon procès. Gardez vos critiques pour vous Elyna, vous m'avez déjà assez déçu!

Et sur ceux, il s'en va en claquant la porte et en m'ordonnant de regagner ma chambre.