Chapitre 11

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« Il existe en chacun de nous une espèce de désir terrible, sauvage, déréglé même dans les quelques personnes qui, parmi nous, sont tout à fait mesurées. »

Platon, La République

Les jours qui suivirent, Alexei faisait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver cette blonde aux yeux rouges qui avait volé une partie de son ego.

Il ne l'avait revu qu'une seule fois depuis la soirée organisée par son amante. Lors d'une visite chez cette dernière. Il était entré dans les appartements de Diana sans frapper. Il avait traversé le salon décoré dans des couleurs chaudes, de style oriental, qui avait encore coûté une fortune mais qu'importait.

Il avait marché avec plus de vivacité en entrant dans la chambre de Diana, comptant la trouver seule.

Elle n'était pas là.

Il s'était ensuite dirigé vers la garde robe de sa favorite et l'avait trouvé là, assise au milieu des robes hors de prix. Conseillant la jeune femme qui hantait ses pensées depuis trois jours.

Son regard tomba sur ses jambes parfaitement nues, et d'une blancheur à faire pâlir la plus ravissante des dames. Il remonta le long de son corps ne portant qu'une fine culotte de satin à volants de crinoline vert pomme. Son ventre parfaitement plat, et son opulente poitrine seulement cachée par un bandeau de même type que le bas.

Sa compagne et Anastazia ne l'avaient pas encore remarqué. Il en profita pour détailler les courbes divines et le visage angélique de cette dernière. Le corps ainsi exposé, si dénudé, fit naître en lui un désir inavouable. Il tira sur le bas de veston, arrangea son pantalon et entra dans la pièce en reprenant son sérieux mais sans jamais quitter Claé des yeux.

Diana s'était tout de suite levée pour protéger le corps de son amie de la vue de son amant.

- Sors d'ici Alexei ! Attend moi dans la chambre ! Avait-elle alors hurlé à son attention.

- Je ne vois pas pourquoi tu caches son corps ma douce, tu n'as jamais caché le corps d'une de tes amies quand j'entrais sans me faire annoncer, avait-il répondu un sourire aux lèvres.

Claé avait passé une robe prise au hasard dans le tas gargantuesque de robes.

- Elle est venue me demander conseil pour choisir la robe adéquate pour une soirée en compagnie de son fiancé et de sa belle famille, répliqua Diana sèchement.

- Son... Alexei hésita un instant, il avait oublié ce futile détail. Mais après tout n'était-il pas le Roi ? Bien entendu ma douce. Et bien soit, habille-la mais ne traîne pas trop, il regarda Claé dans les yeux en continuant de parler, je me languis de toi.

Il sortit sur ses paroles qui ne trouvaient pas de destination. Claé feint une timidité et une rougeur en pleurant presque dans les bras de Diana qui la soutint, lui rappelant que la vanité du Roi n'avait pas de limites et qu'elle allait veiller à ce que jamais plus cela ne se produise.

Cependant cette aventure avait fait germer une idée au sein de Claé. Si Anastazia plaisait au Roi, il lui donnerait toutes sortes d'informations croustillantes et baisserait sa garde. Ainsi, elle pourrait le tuer plus facilement. Le désir de le tuer en bonne et dû forme reprit tout de même le dessus, mais elle garda cette idée pour plus tard. En dernier recours.

Claé sortit de la garde-robe rapidement aux côtés de Diana, qui lança un regarda furieux à Alexei. Il se trouvait allongé sur le lit de son amante, relevé sur ses coudes, offrant une vue plongeante sur son torse nu, merveilleusement bien musclé. Le regard de Claé s'attarda sur cette vue, il faut l'avouer, tentatrice. Le sourire carnassier d'Alexei s'agrandit mais ses yeux restaient froids. Elle chassa rapidement le Roi de sa vue et s'engouffra dans le salon puis, après avoir superficiellement enlacée Diana elle sortit.

L'air froid d'hiver la fit trembler légèrement. Fichu mode. Fichu vampires qui ne craignent pas les températures.

Son décolleté plongeant jusqu'au départ de la jupe offrait sa peau fine au vent de fin d'automne qui menaçait déjà.

Elle se dépêcha de rentrer dans sa chambre, et troqua sa robe pour son habituelle combinaison, et ses lames. Elle hésita puis fixa son arc dans son dos ainsi que son carquois.

Elle courait sur les toits de pierres, rendu invisible par une potion. A force d'en ingurgiter elle avait eu des maux de ventre et un mal de tête fort douleur. Elle avait vomit du sang à plusieurs reprises, et c'était empressée de le nettoyer et de camoufler l'odeur.

Elle se sentait libre, ses longs cheveux vermeilles flottant dans son dos, ses muscles finement ciselés se déployant dans sa course. L'air froid sur son visage. Elle sauta de maisons en maisons pour arriver face à une colline. La seule qui était proche de Cranys. Elle n'y était encore jamais allée, et pour cause, elle était bien gardée, protégeant la ville par des murailles aussi haute que l'arbre du conseil. Des gardes armés jusqu'aux dents et aux talents multiples, mais aujourd'hui elle se sentait prête.

Elle allait accomplir son destin.

Obsession ◊•Tome1•◊ (en correction)Where stories live. Discover now