👑épilogue (1)

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Je me force à répondre un «merci» aussi faible qu'effrayant, avant que les Pacificateurs m'ouvrent la porte.

Je ne jette pas un regard à Finnick qui me cours après, en m'interpellant. Je ne l'écoute pas. Ma rage est dirigée vers le président Snow.

Ce salopard, cette immonde vipère, ce python hideux, ce cafard répugnant ! Et ma diatribe est loin d'être fini. Une fois à l'extérieur, les Pacificateurs nous laissent entre les marches du palais et la voiture aux vitres teintées.

Un deuxième véhicule, dix fois plus prestigieux que le mien - je crois que c'est une limousine - est venue chercher Finnick. Apparemment, il a encore des choses à faire ici avant de revenir dans le Quatre. Ironique, vraiment.

Il me prend par la main et me fait tourner vers lui.

Il n'y a personne autour de nous, nous sommes seuls et lui, il peut savoir. Mais je n'arrive pas à sortir ma phrase, je suis comme bloquée. Pour détendre l'atmosphère Finnick cherche mes yeux avec un petit sourire mutin et prend ma deuxième main. Il a l'air légèrement inquiet sous ce masque de gentleman séduisant.

- Est-ce que ma beauté t'étoufferai ?

Je retire l'appellation de gentleman. Sa tirade m'énerve, mais il n'y est pour rien après tout, mais je ne peux m'empêcher d'être en colère.

- Je suis la nouvelle putain de Snow. Balancé-je avec toute la haine dont je suis capable.

Ça lui fait un choc, même à lui.

Son sourire s'efface, évidemment sa beauté reste intacte, mais il paraît déboussolé. Apparemment, il n'était pas au courant. Au moins une bonne chose. Mes mots sont durs et crus, mais je ne dis que la vérité.

La triste, révoltante, insultante et injuste vérité.

Je suis en rogne et je m'oblige à ne pas casser la vitre de la portière d'un coup de pied frénétique.

- Je suis désolé... Safran. Dit-il le plus sérieux du monde en serrant mes mains.

Je reste silencieuse à ce moment. Ce n'est pas de sa faute, mais je ne peux m'empêcher d'hurler mon désespoir. Tant pis, il doit comprendre de toute façon, il a dû traverser la même chose.

Protéger ceux qu'on aime, tout sacrifier pour eux. Absolument tout. Je fini par répondre d'un ton auto-dérisoire.

- Laisse tomber, tu veux ? Invite-moi à prendre une coupe de champagne lorsque tu passeras au Quatre, je suis une Darling maintenant, on est dans la même équipe. Lâché-je abruptement.

Je sers ses paumes pour lui faire comprendre que ce n'est pas contre lui. Il me glisse un petit sourire et je m'engouffre dans la voiture.
Je suis tellement en colère que je manque de vomir mes tripes lors d'un virage, avant d'arriver à la gare.

Dans le train, j'ignore tout le monde, je n'arrive pas à manger. Je ne réponds que par des « oui » ou par « non » et quand je ne fais pas l'effort de comprendre une trop longue question, par des « peut-être ».

Je passe une bonne partie de l'après-midi dans mes quartiers. On va arriver au district Quatre tôt le lendemain matin. Pour me remonter le moral, je me dis que je vais revoir tout le monde. J'ai hâte, mais ça réussi pas à me distraire.

Tu m'étonnes, merde alors ! Moi, Darling, c'est la pire chose qui soit et encore c'est un doux euphémisme. Bon sang, comment je vais faire...?

Je plonge sur mon lit, je ne me change pas et je ne retire pas mes draps. Je suis là, comme une limace. Je n'arrive pas à assimiler. En plus, je ne suis pas comme Finnick, je ne connais rien à ce monde de luxure. La seule chose osée que j'ai fais c'est : embrasser deux garçons.

EVREN ━゙HUNGER GAMES✔Where stories live. Discover now