An other monster | Derek Hale | Teen Wolf

32.

Un premier coup. Puis, un deuxième. Encore un. Et encore un.

Derek enchaînait les coups sur son sac de boxe qu'il avait accroché dans l'ancien salon de la maison familiale. Il mettait beaucoup de rage à ses coups, le plafond, abîmé par les flammes et les précipitations de Californie, tremblait de plus en plus, il allait bientôt s'effondre si il continuait. Pourtant, il s'en préoccupait pas, bien trop absorbé par ses coups et sa rage qui grandissait en lui. Du moins, ses sentiments pour la jeune femme. 

- Bordel, soupirait-il finalement en stoppant les coups qu'il donnait dans son sac.

Son oncle avait raison, il pensait beaucoup trop à elle. Chaque fois qu'il accomplissait quelque chose, il la voyait lui sourire. Il la voyait toujours à ses côtés à l'encourager, à se moquer de lui, à le disputer à cause d'une chose faite de travers... Il la voyait aussi pleurer le soir, cachée dans l'obscurité, croyant que personne ne l'entendait. Mais, il l'avait entendu parfois. Cela lui retournait le cœur de ne pouvoir rien faire, rien pour l'aider. L'autre soir, il l'avait fait, car elle en avait terriblement besoin, et lui avait terriblement besoin d'elle. Elle était son ancre, il le savait désormais. Il l'aimait profondément.

Sa mère avait eu raison finalement, un loup-garou n'aimerai quelqu'un aussi profondément, qu'une fois dans sa vie. C'était tombé sur elle finalement.

***

- J'y arrive pas Stiles. Je peux pas !

- De quoi tu parles ? Calme-toi Ary', lui demandait calmement son ami en la prenant par les épaules, pour la placer devant lui.

- De Derek ! Je peux pas faire comme si j'avais plus de sentiments pour lui ! C'est impossible ! J'étais à deux doigts de lui sauter dessus tout à l'heure !

Arya lâchait les larmes qui menaçaient depuis tout à l'heure, elles coulaient finalement le long de ses joues. Elle était tellement frustrée de vivre ainsi, de l'ignorer, alors que son coeur et sa raison lui hurlaient d'aller vers lui. Son corps entier le réclamait, mais elle devait ignorer ses signes, c'était pour son bien et celui de Derek.

Stiles la prenait dans ses bras, elle posait la tête sur son torse et continuait de sangloter, elle n'arrivait plus à rien. Elle en avait déjà marre de cacher ses sentiments. Elle voulait le savoir contre elle, contre son corps et sentir sa chaleur réconfortante qui avait le don de l'apaiser en si peu de temps. Arya avait besoin de lui.

- Vous allez bien ? Demandait le père de Stiles, qui déboulait dans la chambre. Arya ? Il s'est passé quelque chose ? 

- C'est compliqué Papa, répondait son ami à sa place. Je t'en parlerai plus tard, okay ?

- Très bien, en attendant, si tu as besoin de rester ici quelques temps, il y a aucun problème. Je sais que c'est difficile quand on est comme ça, alors fais comme bon te semble.

- Merci, murmurait-elle en se décollant de son ami. Je vais y réfléchir.

Le shérif lui accordait un léger sourire, avant de sortir de la pièce, fermant la porte derrière son passage, histoire de les laisser discuter ensemble.

- Je pense retourner chez Melissa et Scott, juste quelques temps, histoire d'apaiser cette blessure. J'ai besoin de quitter le lycée, quelques jours seulement pour me reprendre en main. J'ai vécu tout en accéléré ces derniers temps, j'ai besoin de me calmer et de me centrer sur mes études, après la Pleine Lune sera là, et... On verra à ce moment, ce qui se passera pour moi.

- Tu es sûre de toi ? Enfin, fais comme tu as envie de faire. On dira aux profs que tu es malade, ne t'en fais pas. Dis-moi, c'est juste à cause de Derek ou c'est autre chose ?

- Un mélange de tout, Stiles. Tu peux me déposer chez les McCall, s'il te plaît, demandait-elle après quelques instants silencieux.

- Bien sûr, tu peux tout me demander. Je serais toujours là pour toi.

Elle lui adressait un léger sourire en guise de remerciement, elle n'avait pas la force de lui répondre. Arya était si épuisée psychiquement que cela la fatiguait aussi physiquement, elle n'en pouvait plus de toutes ses émotions.

***

Assise sur les marches du perron, la jeune femme attendait le retour de Melissa ou de Scott, elle avait rendu ses clés de maison quand elle était partie habiter chez les deux Hale. Maintenant, elle regrettait sa décision, elle aurait dû les garder pour éviter de se retrouver comme une idiote devant la maison de sa marraine.

- Arya ? S'étonnait une voix grave, qu'elle reconnaissait parfaitement.

- Je peux revenir à la maison ?

- Bien sûr, viens, entre, parlait-il en déverrouillant la porte menant à l'intérieur. Qu'est-ce que qui se passe ? Tu as l'air vraiment mal...

Tous deux entraient dans la maison, le jeune homme fermant juste derrière eux, il se tournait alors vers elle, la mine interrogative. Il semblait avoir un tas de questions en tête.

- J'ai besoin de réfléchir dans un endroit neutre de toutes émotions.

- Neutre ? De quoi tu parles ?

- Pour faire court, je-

- J'ai fini plus tôt aujourd'hui Scott. J'ai vu que tu avais laissé ta moto en vrac dans l'allée, range-la donc pour p-  Arya ?

- Salut, souriait timidement la jeune femme.

La mère de famille posait ses sacs brusquement sur le sol, s'approchant de la jeune femme, avant de la serrer dans les bras en larmes. Elle était si heureuse de la retrouver, après autant de temps d'ailleurs.

- Il se passe quoi ma chérie ? C'est à cause de ses deux loup-garous, crois-moi ils vont s'en prendre une tous les deux ! il est hors de question qu'on te fasse du mal ! Que ce soit à toi ou Scott d'ailleurs, ajoutait-elle précipitamment.

- C'est compliqué. Je sais pas comment dire les choses... Ils m'ont fait aucun mal, bien au contraire, ils sont vraiment attentifs et gentils. Ils ne supportent pas l'idée de savoir que quelque ne va pas ou si quelque chose m'arrive.

Melissa tournait son regard vers son fils, comme pour lui demander sa confirmation, elle voulait être sûre que sa filleule ne subissait pas le syndrome de Stockholm ou qu'elle avait été forcé de venir ici. Une histoire similaire avait fait la une des journaux des décennies plus tôt...

- Un jour, je me suis coupée avec un verre. Enfin, en ramassant les morceaux de verre que j'avais fait tombé avant, je saignais vraiment beaucoup, et ils se sont énormément inquiétés. Tu n'as pas à t'en faire pour moi, ils sont vraiment gentils et inoffensifs. 

- Bien, si tu le dis. Je te fais confiance, souriait gentiment l'infirmière en chef.

- Tu peux nous dire ce que tu voulais annoncer juste avant que ma mère arrive ? Questionnait Scott, le corps légèrement penché en avant, comme prêt à recevoir un coup.

- Justement. Je suis tombée amoureuse de Derek.