🎲Chapitre 8 (2/2)

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Un million de caméras doivent retranscrire mon visage dans tout Panem, en alternance avec ceux des autres tributs. «De la prestance» dirait Beileag Ower. Je rigole intérieurement, nerveuse à en mourir. Qu'est-ce que j'ai fais ?

Je reste bloquée sur mon échelle, alors que les pluies d'éclairs continuent à tomber au-dessus. Qui est mort ? Athos a-t-il passé l'arme à gauche ?

Au même moment, je tourne mon regard vers le tribut à ma droite qui essaye de descendre avec difficulté. Un bruit sinistre de ferraille se fait entendre. Il s'arrête, en plein cauchemar puis cherche quelque chose pour se rattraper, mais c'est le vide autour des échelles.

Puis il attrape mon regard.

Je me rappelle de son prénom, Marcus, le roux du district Dix, excellent à la masse. Lui qui peut me broyer en une seconde. Je l'observe avec horreur, terrifiée pour lui, puis un autre craquement.

Il s'agite et essaye de descendre à toute vitesse. Grossière erreur. Alors que la tempête d'éclairs gît au-dessus, là, l'échelle se casse et le cri de Marcus se répand dans la grotte.

Je vois son regard alors qu'il bat des bras dans sa chute, tel un poisson hors de l'eau. Mon cœur rate un battement et je me retiens de vomir sur le champs lorsque j'entends le craquement des os, des kilomètres en bas.

Ma langue est pâteuse. Mince, c'est pas vrai, pas fichu de donner des échelles qui tiennent ! Et s'il m'arrive pareil ? Je déglutie de travers et commence à descendre peu à peu.

Combien sont morts ? Je n'en ai aucune idée. Les coups de canon se font en général, en fin de journée. Le premier jour dans l'arène est toujours un massacre, trop difficile de compter à la chaîne.

Je met bien, quinze minutes à descendre l'échelle avec une précaution incroyable. La tombée de Marcus m'a littéralement liquéfiée de tout actes de bravoure stupides avec cette échelle de malheur.

Je met pieds à terre sur le premier morceau de terre que je vois, même si l'échelle continue dans les profondeurs.

Puis je réalise : il doit y avoir plusieurs niveaux, certains moins néfastes que d'autres .Je ne sais pas combien, ni comment, mais c'est déjà ça.

Je soupire, une main sur mon poignard tâché de sang. Celui du garçon Huit et le mien sur la paume. Peut-être qu'il se trouve quelque chose dans le sac pour me sauver d'une infection, mais je ne vais pas me risquer à faire mon petit camp ici.

Je regarde autour de moi, j'avance avec lenteur et discrétion.

La luminosité est mauvaise, il fait froid et les torches sont trop espacées pour donner une vue d'ensemble correcte. J'entends des bruits de pas résonner en échos et sûrement des voix. J'entends un petit crissement. Je me fige un instant, mais c'est rien. Enfin, j'espère.

J'ai mal à la main. Je continue d'avancer, apeurée, comme un poisson prit au piège par des filets. C'est exactement comme ça que je me sens.

Ici, c'est la ville abandonnée. Les éclairs bleues ont disparu, mais je peux voir, dans la lumière loin en haut, le niveau zéro avec la Corne d'abondance.

Ici l'ambiance, l'air, tout est différent. Plongé dans une demie obscurité et une humidité étouffante. Il fait froid. Je marche pourtant sur des pavés et les murs sont lisses, taillés. Je continue d'avancer, mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il va me trahir à résonner ainsi.

Que font les autres ? J'entends des choses, mais je ne les vois pas. C'est plutôt une bonne nouvelle.

Je continue de marcher trois bonnes heures. C'est un véritable labyrinthe. Je suis sans doute perdue. Mais si je met des repères, c'est un risque pour moi. Quelle poisse ! Je me sens mal.

EVREN ━゙HUNGER GAMES✔Where stories live. Discover now