17. Un temps de répit... ou pas

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PDV Sirthaal

Enfermée dans ma chambre, devant la fenêtre, j'observe le royaume. Les arbres immenses sont magnifiques. Je vois des lumières dans certains logis, signe d'activité en cette heure tardive. Le silence est pourtant complet. Je distingue parfois un gazouillis d'oiseau, un bruissement de feuille.

Il fait bon, mais une légère brise vient rafraîchir l'air. Tout est paisible. En comparaison à l'agitation des derniers jours, cela fait du bien. Mon esprit encombré par la mélancolie essaie de s'évader dans ces paysages. Aujourd'hui, dans ce monde, le calme est précieux.

Dans mon ancien monde, il y avait toujours du bruit, qui formait un nouveau silence. Je me souviens de ma famille en train de chanter autour du piano. Unissant nos voix dans une harmonie rien qu'à nous dans des moments joyeux.

Je me rappelle des nombreuses disputes avec mes sœurs. La maison tremblait sous nous éclats.

Je me souviens de nos rires autour d'un jeu. Je me rappelle de la complicité qui nous unissait mes frères et moi.

Je me souviens de notre première journée au lycée français. De notre maison. De nos citations et proverbes préférés. Je me souviens de tout.

Je reprends mes esprits quand je sens quelque chose d'humide sur ma joue. J'y passe ma main. Une larme. Une larme de désespoir, de chagrin, de nostalgie, de tout ce que je n'exprime pas à voix haute, mais qui me consume de l'intérieur.

Cela fait longtemps que je suis en Terre du Milieu, pourtant je ne me suis jamais habituée à ce manque. Cet absence de ma famille me ronge, me poursuis.

Il y a peu, j'ai retrouvé mes amies. Elles sont importantes pour moi, évidemment, mais ma famille est primordiale. J'ai Nikolaï, mais sa présence me rappelle l'absence des autres.

J'aimerais que l'on soit tous de nouveau réunis. Mais c'est devenu impossible. Je n'ai pas su le protéger, je n'ai pas su protéger Alexeï.

Nolwenn a soigneusement évité le sujet depuis que nous sommes partis. Je lui en veux toujours autant. La rage gronde, profondément ancrée en moi. Je ne l'ai toujours pas évacuée. 

Je sens la blessure de mon cœur se rouvrir, et rependre la douleur, comme si elle ne s'était jamais estompée. Je tombe à genoux, la main fermée sur mon vêtement au niveau de mon coeur.

La colère, la tristesse, la peine, le désespoir, l'amour, la souffrance, tout se mélange en moi. Ces sentiments enterrés refont surface. J'ouvre les yeux, que j'ai inconsciemment fermés.

Les objets volent autour de moi dans une tempête chaotique. Je tente de me calmer. Je m'assois et m'adosse au mur sous la fenêtre. Je respire profondément en refermant les yeux, me concentrant sur les bruits apaisant de dehors. Je passe outre la douleur, et fais rejaillir les bons souvenirs.

Les rires et sourires m'apaisent. Puis, une paire d'yeux bleus-gris apparaissent, balayant les restes de douleur.

J'ouvre les paupières, les objets sont en suspens. Je renferme mes pouvoirs, et tous retombe lourdement au sol. Un vase se brise, les autres meubles atterrissent avec grand bruit. Épuisée, je m'endors.

PDV Legolas

Du bruit me parvient de l'extérieur. Un courant d'air fait claquer ma porte. Je me lève, et cherche la source de ce trouble. Cela vient d'un peu plus loin dans le couloir.

Puis, un bruit de verre qui se brise, et des bruits de chute me font sursauter. Je me dirige à pas hésitants vers la porte de Sirthaal. Je suis persuadé que cela vient de là. Est-elle blessée ? Cette pensée me pousse à aller voir.

SirthaalOnde histórias criam vida. Descubra agora