5. Les hobbits

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PDV Sirthaal

Cela fait deux jours que je suis dans cette auberge. Deux jours a observé les gens, mais pas le moindre signe d'un hobbit intéressant. Personne ne m'a remarqué, à part l'aubergiste. Même Grand Pas ne m'a pas vu. Il est resté là tout ce temps lui aussi.

C'est le soir, je suis toujours assise à la même table. Les gens parlent fort, boivent, et mangent. Je reste dans l'ombre. Je n'aime pas le bruit, le silence en vient à me manquer. Je soupire silencieusement. Décidément, je hais ce magicien.

Soudain, un groupe de petites personnes encapuchonnées rentrent. Ils sont quatre. Ils retirent leur cape. Quatre hobbit. Ils se dirigent vers le comptoir. Un certain monsieur Souscolline et ses compagnons réservent une chambre. Ils demandent Gandalf. Celui-ci n'est pas là, évidemment. Ils vont s'installer à une table avec une bière chacun, semblant préoccupés.

Deux des hobbits vont au comptoir parler avec les hommes. Ils sont joyeux et bavards, et boivent sans modération. Insupportable. Une troupe se forme autour d'eux.

Les deux hobbits qui restent à leur table, un brun et un roux, se retournent pour regarder Grand Pas, qui ne cesse de les fixer depuis leur arrivée. Quelle discrétion ! Pas du tout effrayant. A croire qu'il est rôdeur depuis hier.

Alors, tout se passe très vite. Un des hobbits au comptoir désigne le brun comme étant un Sacquet. Je frappe ma paume de main contre mon front. C'est pas vrai, encore un Sacquet !

Celui-ci se lève, affolé, et trébuche dans sa course. Un anneau vole dans les airs et finit par se glisser à son doigt. Il disparaît. Cet anneau, comment l'a-t-il eu ? C'est un objet très dangereux. Je me force à me détendre. C'est un symbole très puissant du mal, plus que n'importe quoi d'autre.

Au bout de quelques instants, le petit brun réapparaît dans un coin. Grand Pas le saisit et l'emmène dans une chambre, sans aucune délicatesse. Bravo. C'est un hobbit, pas un objet. Je le suis dans l'ombre.

Je vois les hobbits s'armer de chandeliers et ustensiles de cuisine et faire de même. Je ricane. Ils ne battront jamais le rôdeur avec ça, mais c'est courageux de leur part. Le petit brun a des amis fidèles !

Ils rentrent avec fracas dans la pièce et menacent le rôdeur. Ils sont mignons, avec leur bouille d'enfant. Je sais que celui que je dois protéger est le brun, mais je crois qu'en prime je devrais faire avec les trois autres, sans compter le rôdeur. Foutu magicien...

Grand Pas les conduit jusqu'à une autre chambre. Ils s'installent, tandis que l'homme veille à la fenêtre. Ses cheveux bruns ondulent légèrement autour de son visage. Ses yeux fixent le dehors avec attention. Il est mal rasé, comme tous les rôdeurs.

Malgré tout cela, j'ai toujours trouvé qu'il avait une allure princière. Il n'a jamais voulu me dire son vrai nom, sous prétexte que je n'étais pas digne de confiance. Il est intelligent. Je reste dans l'ombre de la pièce, pour passer inaperçu.

Mais soudain, un cri strident semblable à celui d'un oiseau retentit au loin. Les hobbits sont inquiets. Voilà pourquoi leur sécurité est primordial. Ils sont poursuivis par les nazguls. C'était évident. Le brun à l'anneau du maître.

Je fais un mouvement, et le vieux bois craque. Le rôdeur se retourne brusquement dans ma direction. Et merde, grillée... Les hobbits ne comprennent pas ce qu'il se passe. Ils ne voient rien.

Il sort son épée et s'approche de moi, il ne me voit pas encore. Je sors la mienne silencieusement, il faut que je le bloque pour qu'il m'écoute. 

Je sors de ma cachette et frappe son épée d'un coup sec. Il ne bouge pas. Il me connait bien. Au moindre mouvement, il sait qu'il se retrouve de l'autre côté de la pièce. Les hobbits me regardent, effrayés.

SirthaalWhere stories live. Discover now