6. L'anneau

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PDV Sirthaal

Le temps est long quand on marche avec des hobbits. Qui plus est, avec des hobbits bavards, curieux et inquiets. Au moins, ils ont accéléré la cadence. Je soupire.

Ma blessure à l'épaule me dérange. Le poison fait de plus en plus effet et les douleurs dans tout mon corps se font régulières. J'ai du mal à tenir, mais je ne montre rien. A quoi bon ? 

Nous sommes bientôt arrivés de toute manière. Cela fait deux jours que nous marchons. Nous avons traversé une forêt verdoyante et vivante, ainsi que des plaines rocailleuses. Tout était tranquille, nous n'avons pas eu de problème.

Malgré leur caractère bruyant et curieux, j'ai aimé discuter avec les hobbits. Il sont amusants et plein de ressources. Je l'avais déjà remarqué chez Bilbon, mais en voir quatre est différent. Ils sont tellement joyeux, et insouciants. Ils n'ont aucun problème. Ils sont heureux, finalement, coupés du monde, mais heureux. 

Je décroche de mes pensées. Le soleil couchant sur ces paysages féeriques m'a toujours plu. Le calme et la sérénité de cet instant sont précieux pour moi. Cela apaise mes vieux tourments. 

Le rouge, le orange, et l'or qui tapissent le ciel m'émerveillent. Les lueurs du soleil repoussent encore la timide obscurité qui arrive. Il fera bientôt nuit.

Le jour est tombé quand nous arrivons enfin à la cité elfe. Les hobbits accourent jusqu'à l'entrée, sans admirer la vue. Ils ne s'arrêtent même pas un seul instant.

Stupides hobbits. Je reste un peu arrêtée, Grand Pas à côté. Je ne le dirai jamais à voix haute, mais cette cité est vraiment magnifique.

La dernière fois que je suis venue ici, treize nain, un magicien et une elfe m'accompagnaient. Une grande aventure nous attendait, bien plus dangereuse que nous ne l'imaginions alors.

Les terrasses aux arcades sculptées, la rondeur des bâtiments, et la douceur du blanc des murs, forment une harmonie nouvelle. L'endroit, même vu de loin, est ressourçant, et apaisant. J'étais blessée quand je suis arrivée, je suis encore blessée aujourd'hui.

Je rejoins les hobbits rapidement,avec le rôdeur. Ils sont accueillis par le seigneur de la cité. Ils passent outre les politesses et demandent comment va leur ami. Le seigneur ne leur tient pas rigueur de ce manque de manière, leur répond même avec amusement.

C'est une totale injustice ! Moi, à chaque fois, j'ai le droit à une remarque. Je me renfrogne légèrement. Complètement injuste.

Il accueille ensuite Grand Pas, qu'il appelle Aragorn. Je souris sournoisement. Il avait farouchement tenu à ce que je ne sache pas son vrai nom à notre première rencontre. Et bien, maintenant, c'est foutu !

Je réfléchis. Ce nom me dit quelque chose. Vraiment, il m'est familier, je l'ai lu quelque part. Puis le seigneur se tourne vers moi et soupire d'exaspération, me sortant de mes réflexions.

   -Je suppose que c'est Gandalf qui vous a demandé de les aider.

   -Vous supposez bien. Dis-je froidement.

Il s'abstient de répliquer et me souhaite la bienvenue dans sa demeure. Il ne le voit pas, mais mon expression de visage doit être moqueuse. Cela a dû lui coûter de dire ces mots, il me déteste.

Je suis conduite jusqu'à une chambre. Les couloirs sont peuplés d'elfes qui me lancent des regards noirs. Il est tard pourtant. Que font-ils éveillés ? Ils devraient dormir et me laisser tranquille.

Nous arrivons enfin. Je dépose mes affaires, et sors. Je passe ma nuit dehors, à me balader. Je ne vais pas rester enfermée. Il n'y a presque personne dans la cité, le silence est complet. Une légère brise souffle, la fraîcheur du soir me fait du bien. De toute façon, je n'ai pas sommeil, et mon épaule me lance.

SirthaalWhere stories live. Discover now