Quando siete lontano il dolore
che dura ormai da tanti mesi
è come esso stesso vuole esserre, non come vuole
la realtà in cui siamo presi.
Quella realtà vuole solo ch'io muioa.
E io non muoio, come chi ha la nausea
ma non vomita. Chi non cede
ha sempre torto, e tuttavia, Signore,
io, come tutto il mondo, vi do ragione.
Cosi è mieglio che siate lontano.
Invece di morire scrivo su di voi,
potro cosi conservare intatta l'interpretazione
del vostro modo di essere umano
che è stata al mondo la mia sola gioia.
( Quand vous êtes loin, la douleur
Qui dure maintenant depuis tant de mois
Est telle qu'elle veut être, non comme le veut
La réalité où nous sommes pris.
Cette réalité veut seulement que je meure.
Et je ne meurs pas, comme quelqu'un qui aurait la nausée
Mais ne vomirait pas. Celui qui ne cède pas
A toujours tort et pourtant, Seigneur,
Moi, comme tout le monde, je vous donne raison.
Aussi mieux vaut-il que vous soyez loin.
Au lieu de mourir, j'écris sur vous,
Ainsi pourrai-je conserver intacte l'interprétation
De votre façon d'être humain
Qui a été au monde ma seule joie.)
Pier Paolo Pasolini, Sonnets, Londres (aéroport), 14 novembre 1971.
Le bar dans lequel Alessandro pénétra seul le samedi avait des allures de pub. La décoration encombrée du comptoir et des murs contrastaient avec l'espace vide laissé devant ce qui semblait être une scène. Quelques chaises, de modestes tables ainsi qu'un micro y étaient installées, et Alessandro reconnaissait, posés là, la guitare de Tarik et les instruments saugrenus de ses élèves. Il commanda un verre, se demandant encore s'il avait bien fait de venir ce soir, ou s'il était venu pour les bonnes raisons... Cela lui ressemblait si peu. Et pourtant... Il était là, volontairement seul, et il se mentirait s'il disait qu'il était venu pour être attentif à la représentation. Alors qu'il s'asseyait sur une chaise haute, une voix près de lui l'interpella.
- Monsieur Callini ?
Cette voix ne lui semblait pas familière, mais lorsqu'il releva le regard, le visage de l'homme qui était assis à côté de lui ne lui parut pas entièrement inconnu.
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Parle-moi du bonheur (professeur-élève) - TERMINÉE
General FictionLa vie est un puzzle complexe. Pièce par pièce, la pétillante et déterminée Julia, du haut de ses quinze ans, continuait d'assembler le sien d'une main sereine et insouciante. Elle ne s'était absolument pas préparée à perdre l'une d'entre-elles auss...