Partie 13

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C'est le jour de Noël que j'ai eu le plus beau des cadeaux. Bien sûr, je savais que tu me cachais quelque chose depuis une semaine ou deux, mais je n'avais pas cherché à savoir quoi ; t'avais l'air de vraiment tenir à cette surprise.

On avait été dîner chez tes parents la veille et ça avait été agréable parce que c'était l'année où Annabelle devait fêter Noël dans la famille de Fred. Pour le coup, nous, on serait tranquille avec ça – et ça avait l'air de faire plaisir à tes parents de savoir qu'ils t'auraient avec eux tous les ans. C'est triste parce qu'avec Jamie, on n'avait plus vraiment de contact avec notre famille d'accueil, même si c'était la seule famille qu'on avait vraiment – et que j'étais persuadé que notre mère d'accueil serait heureuse de nous voir de temps à autres. Mais des enfants elle en avait eu plein d'autres et certainement qu'elle en avait encore aujourd'hui ; elle avait d'autres chats à fouetter.

On avait donc passé Noël chez tes parents ; on avait mangé pour quinze, j'avais un peu trop bu avec ton père et on avait chanté je ne sais plus quelle chanson pendant que ta mère jouait du piano. Y avait pas plus cliché, mais j'avais adoré faire ça avec toi, avec vous. C'était génial d'avoir une famille, Alice. Tu n'étais pas juste ma petite amie, la femme de ma vie ou tout ce qu'il te ferait plaisir d'entendre à ton sujet ; tu étais ma famille, mon point d'encrage et tous mes repères. Je voulais concrétiser ça de façon sérieuse mais, sans mariage, ce n'était pas gagné. Sauf que t'avais de la suite dans les idées toi ; t'es arrivée le matin de Noël avec un sourire jusqu'aux oreilles vu que, le moyen de nous transformer en une véritable famille, tu l'avais trouvé.

T'as ouvert tes cadeaux et j'ai ouvert les miens. T'as ri comme une folle en découvrant les slips de grand-mère que je t'avais promis, mais comme on n'attendait pas Noël pour se faire des cadeaux, y avait pas de grosses surprises, c'était même pas des surprises d'ailleurs ; sauf le dernier. Le dernier c'était une petite boîte que tu m'as tendue en tremblant légèrement.

« C'est quoi ça ?, j'ai demandé tellement tu souriais.

— Ouvre. C'est une surprise.

— D'accord. »

J'ai décroché le nœud et j'ai ouvert la boîte. Dedans, y avait une tétine pour bébé et, sur le coup, j'ai pas compris. J'ai froncé les sourcils et relevé les yeux vers toi pour essayer d'éclaircir le mystère ; quand je t'ai vue rayonner, j'ai enfin percuté.

« T'es enceinte ? », j'ai demandé.

J'osais pas trop sourire, au cas où j'étais en train de fabuler, et t'as doucement hocher la tête. Mon cœur a explosé dans ma poitrine, Alice. Je me suis mis à trembler et à t'aimer encore plus qu'avant. Je ne savais même pas comment c'était possible, d'ailleurs. Je t'aimais déjà tellement que cette fois-ci, ça me dépassait complètement.

« Joyeux Noël. », t'as ajouté – et dans le plus profond de mes souvenir, je crois que j'ai pleuré.

J'ai t'ai couvert de baisers et je t'ai serré contre moi, jusqu'à ce que tu te plaignes de ne plus avoir d'air. J'allais être papa et toi, tu serais celle qui le rendait possible. J'allais pouvoir corriger mes erreurs, celles de mon père ; j'allais pouvoir me racheter et cesser de me sentir coupable. Ça m'a fait un bien fou, Alice. Je crois que tu l'as vu parce que tu me regardais en souriant depuis un moment, complètement attendrie.

« Quoi ?

— Rien. T'es beau quand t'es heureux. »

Ça m'avait fait rire parce que c'était moi qui te disais ce genre de choses normalement.

« Au début j'ai voulu te garder le test pour que tu vois mais... je me suis dit qu'un truc plein de pipi que tu ne saurais même pas déchiffrer, ça ne t'intéressait pas. D'où la tétine... »

EndlesslyWhere stories live. Discover now