Partie 10

49 6 0
                                    


J'ai toujours aimé ta spontanéité, Alice. Le fait qu'en me réveillant le matin, on ne savait jamais ce que t'allais imaginer pour nous occuper dans la journée. Et ce matin-là, je t'avoue je ne m'y attendais pas trop. Tu m'as réveillé en me faisant un câlin et plein de bisous.

« Coucou Adam, t'as murmuré contre la peau de mon cou. Il est 10 heures et c'est pas une journée comme les autres...

— Hm.

— Devine. »

J'ai secoué la tête ; tu m'en demandais beaucoup d'un coup.

« Aujourd'hui ça fait un an qu'on est ensemble.

— Vraiment ? », j'ai demandé.

Et t'as hoché la tête, toute fière.

« Comment tu sais ?

— Suzanne m'a envoyé un message hier soir pour me dire que ça faisait déjà un an qu'elle s'était fiancée et que ça lui faisait plaisir de voir qu'on était devenues amies aujourd'hui. »

Du coup, je me suis mis à rire.

« Mais c'est pas nos un an, alors.

— Mais si ça l'est, t'as ronchonné en plissant les yeux.

— Non. On ne s'est même pas parlés le jour des fiançailles. »

T'as ouvert la bouche pour répondre mais t'as réalisé que j'avais raison, alors j'ai encore plus ri.

« Oh allez, à quelques jours près... Tu ne vas pas briser la magie de nos un an comme ça, si ? Hein ? »

Toi aussi, t'avais envie de rire. Mais ta bouille ne me laissait pas trop le choix alors j'ai repris mon sérieux – enfin, j'ai essayé.

« Joyeux anniversaire de rencontre, mon cœur. », j'ai dit.

Ça a semblé te convenir parce que t'as embrassé mes lèvres à plusieurs reprises.

« Joyeux anniversaire à toi aussi. J'ai préparé le petit déjeuner !

— Oula. »

J'ai grimacé et t'as pris un faux air offusqué.

« J'ai mis tes céréales dans un bol, respire Roméo.

— Roméo ?

— Oui, monsieur le romantique qui brise chaque instant de ma matinée du bonheur. »

On s'est regardés un moment sans rien dire et on a explosé d'un même rire. Parfois, je me demande ce qu'il te passe par la tête, Alice. Je me suis levé, j'ai enfilé un caleçon et je t'ai tourné le dos.

« Si Mademoiselle veut bien se donner la peine de grimper. »

Tu ne t'es pas fait prier, bien sûr. Et du coup, on est descendus comme ça, Tyson à notre suite. T'avais en effet préparé le petit déjeuner – à ta manière – et on avait été s'asseoir dans le canapé pour manger.

« Qu'est-ce que tu voudrais faire aujourd'hui ?

— Tout ce que je veux ?

— Oui, tout ce que tu veux.

— Je veux aller à la patinoire. », t'as dit en souriant.

J'avoue que j'ai attendu quelques secondes que tu me dises que tu rigolais, mais tu ne l'as pas fait. Y a que toi pour choisir un truc comme ça, Alice. C'est dingue mais c'est également pour ça que je t'aime. Parce que toi tu t'en fiches de savoir que personne ne va à la patinoire pour les presque un an d'une relation, tu t'en fiches de savoir que normalement on va au restaurant et qu'on fait des trucs romantiques. Tu ne t'es même pas alarmée que je ne me sois pas rendu compte qu'on était ensemble depuis si longtemps, ni même que toi, tu n'en saches pas la date exacte. On ne comptait pas les jours parce que sinon on aurait dû le faire jusqu'à la fin de notre vie. Les couples comptent les jours comme s'ils étaient persuadés qu'il y aurait une fin et, pour nous qui ne comptions pas, je trouve que la vie a été plutôt injuste ; on n'aurait pas dû avoir de fin.

EndlesslyWhere stories live. Discover now