Le viaduc sous le vent

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Through my eyes could see I still was a blind man

Through my mind could think I still was a mad man

I hear the voices when I'm dreaming

I can hear them say...

🌠🌠🌠

Apprendre à Alphard la signification des mots "cool" et "nickel" fut beaucoup plus facile que ce à quoi je m'étais attendue. Le problème fut qu'il tenta de les utiliser pour un oui ou pour un non.

- Alors, de quoi veux-tu me parler ? lui demandai-je en croisant les mains dans mon dos.

- Je ne sais pas. De trucs "cools", comme tu dis.

- Arrête de parler comme ça ! m'exclamai-je en éclatant de rire. On dirait mon... un grand-père !

Nous franchîmes la grande porte qui donnait sur les serres et nous dirigeâmes lentement en direction du pont. Au dehors, la beauté hivernale s'en allait peu à peu. Le froid ne manquait pas, mais la couche de neige qui recouvrait les environs se faisait de plus en plus fine, et de moins en moins homogène. Çà et là, des trous apparaissaient, parsemant cette étendue immaculée d'un brun terreux ou d'un vert de gazon.

- Aucun grand-père ne parle comme ça, fit remarquer Alphard d'une voix aussi douce que moqueuse.

- Très bien. Alors, parle-moi de ta famille.

- De la famille Black ? s'étonna Alphard.

Il me regarda avec de gros yeux ronds. Le sujet était donc aussi délicat qu'avec Sirius ? Je hochai vigoureusement la tête.

- Il n'y a pas grand chose à dire, ricana-t-il en détachant son regard de moi.

- Tu as bien des raisons de ne pas vouloir en parler...

Je rêvais qu'il me racontât sur cette famille des choses que je ne savais pas. Les Black n'avaient pas une réputation glorieuse mais, de par les destins si formidablement différents de ses descendants, cette famille me fascinait. Oh, je n'allais bien évidement pas dire ça à voix haute devant Walburga, mais je le pensais vraiment.

- Imagine n'importe quelle famille de Sang-Pur dénigrant les Moldus, ajoute une devise en français et - tada ! - tu obtiens la famille Black.

- Mais il y a bien des points positifs, non ?

- Oui, Cheena, répondit Alphard avec un sourire qui se transformait en rictus.

- Qui ?

- Mon elfe de maison, celle qui m'a appris à danser.

- Oh, oui, je me souviens, dis-je, les mains toujours croisés derrière moi.

- Et toi ?

Alphard mit les mains dans ses poches et reporta son attention sur moi.

- Comment est ma famille ?

Alphard hocha la tête.

- Bien, je suppose. J'ai reçu beaucoup de cadeaux pour Noël et mon anniversaire, mais jamais aucune lettre. Pourtant ma... ma mère m'en envoyait pas mal, avant.

- Ça a dû être dur... dit Alphard à voix basse.

- De quoi parles-tu ?

Nous nous engageâmes sur le viaduc sans vraiment y faire attention. Un silence étrange régnait ici. Il n'y avait non seulement pas d'élèves, mais les animaux - chouettes, hiboux principalement - n'y laissaient pas non plus résonner leurs cris.

Oniromancie | Métempsycoses et baguettes magiquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant