-Un gars que j'ai rencontré à la soirée de lancement de votre album, je finis par répondre.

Il secoue la tête, sans rien dire. Il m'observe pendant plusieurs secondes, avant de m'ordonner d'enfiler des pompes parce qu'on doit parler. Je lève les yeux au ciel. Plutôt, que de m'exécuter immédiatement, je file sous la douche rapidement et le suis dans les escaliers de l'immeuble quand je suis prête.

Sans m'adresser un regard, il s'installe à la terrasse d'un café. Je fais de même en prenant place face à lui. Il fait beau aujourd'hui. Je profite du soleil en exposant mon visage dans sa direction. Les yeux fermes, j'ai le temps de prendre plusieurs inspirations avant qu'il ne se décidé à parler :

-Appel Framal

J'ouvre les yeux et plante mon regard dans le sien. Il n'est pas sérieux ? J'espère qu'il n'est pas sérieux parce que sinon il est hyper gonflé et j'aime pas du tout ça.

-Il a pas arrêté de t'appeler, tu rappelle pas, il poursuit face à mon silence.

-C'est pas le seul, il comprend la référence à Ken et secoue la tête.

-Fram, 2zer et moi on a rien à voir avec cette histoire de jaquette, on n'était pas au courant.

Ça ne change absolument rien, au mieux ça fait passé Ken pour un plus gros connard que ce que je pensais qu'il était. De toute manière, il n'y a pas suffisamment de négative en moi pour que je sois capable d'en vouloir à autant de personne à la fois. La jaquette c'est pas un problème entre Framal et moi. Il n'y a pas de problème entre Framal et moi.

-À quel moment j'ai été réintégrée dans la bande pour que tu débarques chez moi avant midi ?

Le serveur dépose sur la table entre nous un café pour Mekra et un thé pour moi. Je regrette de ne pas avoir commandé une bière au moins ça aurait fait passer ma gueule de bois. Parce qu'il est claire que cette conversation va pas aider. Le regard de mon vis-à-vis est plongé dans sa tasse de café. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il ne peut pas me répondre.

-Je suppose que comme Ken à eu sa « vengeance », c'est plus grave quoi toi et moi, on est couché ensemble. Maintenant qu'il veut bien admettre mon existence tout le monde fait pareil.

-Ça n'a rien avoir

-Si ça a tout avoir, je sais pas ce qu'il en est pour le reste des personnes avec qui vous trainez, mais dès qu'il s'agit de moi, c'est toujours en fonction de Ken. Alors non, je vais pas rappeler Framal.

Il est étonné par la force de ma voix, la véhémence dans mes propos. Mon calme habituel s'est fait la malle. Moi aussi, je suis étonnée. Je ne me doutais pas, que cette histoire me touchée autant. En tout cas pas au point de me faire perdre mes moyens. Je suis en colère. Ça m'arrive tellement peu souvent qu'il faut le relever.

-Oh allé Di, tu peux pas faire une croix sur ton amitié avec Framal aussi rapidement.

-Sauf que c'est pas moi qui l'aie fait.

Je ne crie pas, mais ma voix est suffisamment forte pour attirer l'attention du couple installé pas loin de nous. Je m'enfonce dans mon siège et le silence prend place. Mekra passe la main sur son visage avant de frotter sa barbe. Son regard est encore plus sombre que celui qu'il m'a jeté quand nous étions dans ma cuisine.

-Alors appel-le pour lui dire ça. Dit lui que s'est mort que tu veux plus le voir. Et puis fais la même chose avec Nek tant que t'y es.

J'ai pas le temps de lui répondre. Il balance un billet de dix et se lève de la table, alors que je secoue la tête. Il est en colère contre moi parce que je ne veux pas passer à autre chose. La vie n'est pas uniquement composée d'arc-en-ciel. Il était bien d'accord quand ils ont décidé de me boycotter du groupe. Je vois pas pourquoi moi, je ne pourrais pas les boycotter à mon tour.

Comme s'il venait de lire dans mon esprit il traverse à nouveau la rue et s'exclame en me regard dans les yeux.

-T'es censée être meilleure que nous, moins égoïste, plus emphatique. Je voulais pas, qu'on t'exclut comme on la fait, mais j'étais pas non plus en position pour l'empêcher. C'est pas toi ça, Dinah, fait pas la meuf dure, juste pour te donner un genre, ça te va pas.

Cette fois, il se casse vraiment. Je suis trop étonnée par la longueur de son plaidoyer pour l'empêcher de partir. Je suis trop étonnée par la facilité avec laquelle il me lit pour lui répondre.

Le truc qu'il ne comprend pas, c'est que je fais pas ça pour me donner un genre. Bien sûr que j'ai envie d'appeler Framal, de pardonner Ken. J'en meurs d'envie même. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas parce que je dois me protéger.

Quand je remonte dans l'appartement les filles sont en plein debrief dans la soirée de la vieille. Je leur explique rapidement la conversation que je viens d'avoir avec Mekra. Contrairement à ce que j'attendais, elles sont d'accord avec lui. J'ai pas besoin de pardonner, mais je leur dois au moins une conversation. Pas que pour eux pour moi aussi.

Alors, faut croire que c'est ce que je vais faire.





Petit chapitre de transition, j'espère que ça vous a plu. Dans tous les cas on se retrouve mercredi

Je vous envoie plein d'amour

IBGY-T 

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