Chapitre 2

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Les sept humains parvinrent à leurs véhicules, garés à l'orée de la forêt, dans une totale et parfaite panique. Ils montèrent dans les voitures et démarrèrent en trombe. A l'avant de la voiture dans laquelle se trouvait Ana étaient assis Malcolm et Carver. Elle se tenait sur la banquette arrière, entre la jeune femme brune, Ellie, et un adolescent au teint palot, Alexander, le fils de Malcolm. Foster et un autre homme, Kemp, se trouvaient dans l'autre véhicule.

Alors qu'ils s'éloignaient de la forêt, ils tentaient de se calmer et de comprendre ce à quoi ils venaient d'assister. Le plus agité était Carver, et Malcolm craignait qu'il ne fasse une attaque.

"Bordel de merde, c'est quoi se délire ? s'écria celui qui avait blessé un singe.

-Calme-toi, Carver, lui intima Malcolm. Je sais que ce qu'on a vu est complètement dingue, mais ce n'est pas une raison pour s'énerver autant.

-Comment est-ce possible ? marmonna Ana, le regard perdu dans le vide. Ils ont parlé.

-J'en sais rien, avoua le chef du groupe en secouant la tête. Il faut qu'on parle de ça à Dreyfus au plus vite."

Peu de temps après, ils parvinrent à la zone de quarantaine, située à plusieurs kilomètres de la Colonie de San Francisco. Dreyfus, un homme plus vieux que Malcolm d'une dizaine, au nez chevauché par de grosses lunettes, les y attendait. Bras croisés, traits tendus, il ne pouvait dissimuler son impatience. A peine Malcolm eut-il garé le véhicule que Dreyfus s'avança vers eux d'un pas pressé.

"Alors ? Vous l'avez trouvé ? s'empressa-t-il de demander.

-Faut qu'on parle, répondit spontanément Malcolm.

-Quoi ? Il y a un problème ? s'inquiéta Dreyfus.

-Je pense qu'on peut remettre le barrage en état, et même générer du courant d'ici une semaine. Mais il y a un problème. Monte."

L'air inquiet, Dreyfus acquiesça et prit la place de Carver, qui passa alors sur la banquette arrière. La voiture redémarra en direction de la ville. Durant le trajet, Malcolm et les autres tentèrent de lui expliquer ce qu'ils avaient vu et entendu dans la forêt du Monument National de Muir Woods. Mais les explications étaient confuses, et comme tout le monde parlait en même temps, Dreyfus peinait à comprendre ce qu'on lui disait.

"Donc, si je comprends bien, vous avez été attaqués par des singes ? hésita-t-il.

-Ils ne nous ont pas attaqués, corrigea calmement Ana. Carver a tiré sur l'un d'eux.

-Oh, ça va, s'énerva ce dernier. J'avais la trouille. Je savais pas ce que je faisais.

-Nom de Dieu...marmonna Dreyfus. Combien il y en avait ?

-Beaucoup, répondit Malcolm. Peut-être quatre-vingt.

-Davantage, ajouta Ellie.

-Il y en avait des centaines, confirma Ana.

-Hey ! s'exclama Carver. Non, attends, t'écoute pas ce qu'il te dit : ces singes parlaient !

-Ça, ce n'est pas possible ! s'agaça Dreyfus.

-Et bien si, Dreyfus, je t'assure, assura Malcolm. C'était incroyable.

-Parfaitement ! C'était des singes qui parlent ! Et armés, aussi, de putains de lances !

-Ecoute, je ne sais pas ce que vous croyez avoir vu -ou entendu-, mais tu dois te calmer, d'accord ?"

Carver fronça les sourcils et baissa la tête, visiblement frustré par la réaction de Dreyfus. Ce dernier se tourna ensuite vers Ellie.

"Et pour le virus ? Il y a des risques de contagion ?

-On a tous des gènes qui nous immunisent, expliqua-t-elle. Sinon, il y a bien longtemps que nous serions morts.

-T'en as aucune certitude, la coupa Carver.

-Elle a travaillé au CDC, elle sait ce qu'elle dit, la défendit Malcolm."

Ellie soupira, désespérée par cette situation catastrophique qui ne faisait que s'empirer.

"Qu'est-ce qu'on va faire ? demanda-t-elle.

-J'en sais rien, avoua Dreyfus, abattu. On a besoin d'électricité.

-S'ils l'avaient voulu, ils nous auraient tous tué, fit soudainement Malcolm.

-Peut-être qu'il nous a seulement laissés en vie de façon à pouvoir nous suivre, suggéra Carver de manière agressive. De façon à pouvoir savoir où est et à pouvoir nous tuer tous !

-Qu'est-ce que vous appelez "ils" ? s'énerva Dreyfus.

-C'est ce qu'on essaye de te dire depuis tout à l'heure, expliqua Malcolm. Ça n'avait rien à voir avec tout ce que tu as connu jusqu'ici. Et leur chef... Il a été remarquable.

-Remarquable ? s'indigna Carver. C'est vraiment ce que t'as pensé ?

-C'est ce qu'on a vu, assura Ana.

-Ouais, c'est ce qu'on a tous vu, ajouta timidement Alexander."

Dreyfus sembla réfléchir quelques instants, puis intima à tout le monde l'ordre de garder secret leur expérience dans la forêt. Il ne voulait pas que la Colonie soit prise d'un vent de panique. Chacun promis de tenir sa langue.

La voiture atteignit enfin la ville. Elle s'arrêta et ses passagers en descendirent. Ils passèrent les immenses portes métalliques de la ville et se retrouvèrent au milieu d'une rue noire de monde. Le groupe se sépara, chacun se dirigeant vers son domicile.

Blinded by Hatred - Dawn of the Planet of the ApesWhere stories live. Discover now