Il était 15h18

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11.

J'ai un peu de temps. On m'a dit qu'il fallait intercepter le « colis » à 15:10, abattre la cible, puis filer en douce, avec des instructions très claires. Simplement, il faut que je la planque correctement avant de récupérer le « colis » qu'elle porte. Pour ça, on m'a équipé d'un HK P11 avec silencieux intégré. J'hésite. Qui sont les types qui ont fabriqué cette arme ? Pourquoi ? En quoi cette « cible » est-elle si importante ? Qu'est-ce que le « colis » ? Pourquoi il ne serait pas plus simple d'agir sans arme ? Je n'en sais rien. Je sais juste qu'on me demande de tirer sur une personne dont j'ignore tout. Oh, et que la prime est assez élevée. Alors quand on me dit de tirer, je tire. Je tire sur la femme habillée de rouge et blanc, et tout s'enchaîne. Il est 15:20 je crois, et je range mon flingue. Puis je planque la femme dans le coffre de la voiture avec la plaque d'immatriculation notée sur mon espèce de papier froissé, car si elle va tout raconter, j'aurais l'air malin. Il est bien ouvert. Je fais ça vite fait. Je vérifie que son pouls est bien arrêté. Puis je me barre, abandonnant l'arme avec. Je brûle les gants plus loin, en priant pour être le plus discret possible. Je dépose l'enveloppe dans une impasse à l'écart du quartier historique de « Faremoutiers », une ville où je ne remettrais sûrement jamais les pieds. Je décide de me balader un peu, et enlève mon bonnet noir et desserre un peu mon cache-col. Je me dirige vers les champs, déserts. C'est dingue toute cette verdure ici. Je sens à peine les mains qui s'agrippent dans mon dos à mes poignets, et qui me font tomber à genoux. Et merde... J'esquisse un sourire. Qu'est-ce qui a encore foiré ? Sur la vitre de la voiture de police (que je n'ai même pas entendu arriver d'ailleurs, quel abruti), je me vois en mauvaise position. Ici, la question de fuir ne se pose pas. Mais je ne dirais rien. Il est 18:03, et j'entends à peine le théâtral « vous êtes en état d'arrestation » du flic.