Il était 15h18

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La rue Princesse de Clèves de Faremoutiers est en réalité une très grande rue qui forme un carré, autour d'une petite aire d'herbe qui sert plus à faire faire leurs besoins aux chiens du quartier qu'à autre chose. Il est 17:46. Pour rentrer chez moi, il y a deux solutions : passer par les ruelles étouffantes de ce village moisi, ou passer par les champs. Je vous laisse deviner laquelle j'ai choisi aujourd'hui. Bon, d'habitude, je n'ai pas le choix. Je dois passer par l'intérieur. Mais là je rentre de chez Maxime, donc je m'accorde cette petite pause de grand air. Tout en restant discret. Ici, les gens de mon âge ne peuvent pas comprendre que j'aime l'espace et la sensation de liberté que procure cet endroit. Je ne commets pas l'erreur de le dire à qui que ce soit, sinon on va me prendre pour un débile. Sérieusement, quel genre de garçon de 3e normalement constitué aime les champs ? Normalement, je suis sensé aimer les jeux vidéo, les blagues stupides sur les filles et détester l'école et les parents. Au final, n'est-ce pas cela qu'on attend d'un ado ? Il y une ombre qui marche au loin, sur la ligne d'horizon. J'admire le ciel. J'aime aussi beaucoup le ciel. Le jour, et aussi la nuit. J'aime le sentiment qu'on ressent lorsqu'on sait que l'on n'est pas si grand que ça finalement. Peut-être qu'au final, j'ai un alter-égo, dans un autre univers qui est un ado normal, et qui déteste les champs. Ha, ha, ce serait marrant. Je me remets en route, et puis je rentre chez moi.