Lettre n°3 : Réponse

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Alors que je viens de terminer de lire la lettre que Siorenzo, je m'installe derrière mon bureau, je prends un stylo, une feuille et une enveloppe.

« Siorenzo,

Plus je lis tes lettres et plus je me sens proche de toi. Si tu savais comme ça me fait plaisir de parler à quelqu'un. Ici, les mecs s'en contrefoutent de tes emmerdes. Et puis s'ils voient que tu te lamentes sur ton propre sort, tu passerais un sale quart d'heure parce qu'ils penseraient que tu es une gonzesse.
Chaque semaine, j'attends tes lettres avec impatiente. Qu'est-ce que c'est bon de parler avec toi. Tu es attentionné, toujours à l'écoute et tout le temps prêt à m'aider. Tu es vraiment quelqu'un de bien. Je suis content que tu aies eu une belle enfance, ce qui n'est pas mon cas.
Pourquoi arrêterais-tu ton travail pour moi ?
Oui, je serais plus qu'heureux de travailler à tes côtés, mais tu ne dois en aucun cas te priver pour moi.

Tu as une belle carrière devant toi. Ce serait bête d'arrêter tout pour un homme que tu connais à peine.
Je suis enfant unique moi aussi. Mes cousins, je ne les vois plus depuis que mon père s'est séparé de ma mère. Il disait que ma mère lui coûtait trop cher avec son traitement. Je lui en voudrais toute ma vie de nous avoir abandonné dans un moment aussi difficile que cela. Après tout, on ne choisit pas de tomber malade. Ça nous tombe dessus comme ça sans prévenir. La maladie, c'est comme en amour on ne sait jamais quand ça nous tombe dessus.
Maintenant que tu as répondu que je pouvais te demander n'importe quoi, j'ai une demande à te faire. Cela fait maintenant cinq mois que nous nous écrivons alors on commence à mieux se connaître tous les deux. Enfin, je crois. Pourrais-tu s'il te plaît m'envoyer des lettres avec...comment dire ?!... Des choses que tu ne dirais qu'à un pote parce qu'on est ami. Non ? Parce que je suis loin de tout et cela me ferait plaisir de le lire. Et que cela me ferait du bien pour tenir le coup. Si tu ne veux pas, ne t'inquiète pas je ne t'en voudrais pas.

Pour répondre à ta question, toi aussi tu peux me demander ce que tu veux.

PS : Je commence à t'apprécier de plus en plus. J'espère que tu comprendrais que tu es le seul à me parler de l'extérieur. Nous avons quand même un point en commun maintenant.

Sharkan. »

Un soutien inattenduWhere stories live. Discover now