Comme un animal en cage

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Deux semaines ! Je lui écris cette lettre, il y a deux putains de semaines ! Et je n'ai toujours pas reçu de réponse de sa part ! Je le savais ! J'ai une fois de plus tout gâché par ma fierté très mal placée. J'ai été con de croire qu'il voulait simplement être mon ami. J'aurais dû savoir qu'il voulait bien plus que ça. Après tout, cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille quand il a demandé qu'on s'écrive des lettres très coquines. Qui ferait ça avec son ami ? Personne ! Je me déteste et je le déteste pour me laisser sans réponse ! Chaque jour, ma peine s'agrandit. Chaque jour, mon cœur se brise un peu plus.

J'ai été pris d'une colère noire il y a quelques jours et j'ai balancé tout ce qui se trouve à ma portée dans l'appartement. Mes larmes ravagent depuis un petit moment mon visage. Je ne m'en préoccupe pas du tout. Je veux me faire mal pour oublier ce que j'ai perdu. Je veux souffrir pour ne plus penser à lui.

Andréas est passé et bien sûr, il a fait le ménage. Il a fait des courses et surtout m'a fait des plats pour que je me nourrisse. Il n'a rien dis, mais son regard était presque noir. Siorenzo l'avait entendu soupirer plusieurs fois.

Et puis un matin, le jeune homme s'était levé et avait trouvé un mot « Si tu te suicides, dis-toi que je ne viendrais pas à ton enterrement ». Siorenzo avait déchiré le mot et l'avait jeté dans la poubelle d'un geste rageur. Il ne lui avait rien demandé à cet imbécile ! Il avait repris son jeu de massacre. Et comme aurait dit ce cher avocat, il ne se fait du mal qu'à lui-même. Il frappait de son poing sur le mur à s'en faire saigner les phalanges ou les casser...

Tout à coup, quelqu'un sonne à ma porte. Je refuse d'aller ouvrir. C'est certainement un voisin qui vient voir ce qui se passe. Cela ne va pas arrêter ? Je veux être tranquille pour souffrir seul. Je frappe, frappe encore et toujours plus fort. La douleur arrive, mais ce n'est pas assez alors, je frappe comme un fou furieux. Tout à coup, deux bras viennent encercler ma taille.

- Laissez-moi tranquille ! hurle je.

- Stop cela ! Arrête, s'il te plaît, Siorenzo !

Je m'arrête net au son de cette voix. Ce n'est pas possible ! Cela ne peut pas être lui ! Je dois être en train de rêver. Il ne peut pas être ici chez moi, il est en prison ! Je me retourne tout doucement lorsque, ce n'est pas un de mes voisins que je vois devant moi. C'est bel et bien l'homme que je croyais avoir perdu. Sharkan, si beau, si resplendissant.

- Sharkan... Qu'est-ce que...

- Non, je ne me suis pas évadé. J'ai été libéré grâce à toi et grâce à maître Van Vandenberg. Je dois juste porter un bracelet électronique et aller tous les jours au poste de la police pour signer un registre et dire que j'habite toujours chez toi.

- Tu... Tu...

Mais avant que je ne prononce un seul mot, ces lèvres se posent sur les miennes durement. Sa langue pénètre dans ma bouche et vient caresser la mienne.

Je ne peux pas croire qu'il soit là devant moi à m'embrasser à pleine bouche. Je gémis de joie. Sa langue explore les moindres recoins de ma bouche. Je gémis cette fois-ci de plaisir. C'est si bon de le sentir en moi. Il pose sa main derrière ma tête et l'incline légèrement en arrière. Le baiser s'approfondit. Nos langues s'enlacent et jouent un balai si érotique que nous sentions nos corps brûler d'un feu incandescent. Mes bras viennent se poser derrière son cou. Je l'embrasse comme si ma vie en dépendait. J'en oublie la douleur de mes mains pour quelques minutes avant que celle-ci revienne en force. Sharkan met fin à notre échange et s'écarte légèrement de moi.

- Nous allons passer aux choses sérieuses, mais avant laisse-moi m'occuper de toi.

Je le laisse prendre ma main doucement et je nous conduis dans la salle de bain. Je lui indique où se trouve tout le nécessaire. Il ouvre la petite armoire et prend la trousse de secours. Il me dit de m'asseoir sur le tabouret. Je m'exécute.

- Pourquoi tu as fait ça ! me dit-il d'un ton de reproche.

- Tu es rentré comment chez moi ?

- Tu n'avais pas fermé ta porte complètement. Tu sais que c'est dangereux ! Alors ?

- Je pensais que je t'avais perdu et que tu ne voulais plus me revoir.

- C'est cela ta raison ?! Tu es fou !!

- Ne commence pas, Sharkan ! Et toi, pourquoi tu ne m'as pas répondu ? Tu étais trop occupé à t'envoyer avec un autre ?!

- Je t'interdis de penser ça ! C'est toi que j'aime ! Je suis venu te retrouver, pas un autre ! J'aurais pu aller voir ma mère ! Mais non, c'est toi que je suis venu voir, idiot !

Je ne savais plus quoi dire. Il avait raison, c'est moi qu'il est venu trouver. Après m'avoir soigné, il me demande où se trouve ma chambre et je l'entraîne avec moi.

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