Je me gare devant la maison et prends une grande inspiration avant de sortir de la voiture. Lorsqu'il m'ouvre la porte, Hakim et Deen sont devant la télévision et jouent à fifa.

- Je t'ai dit de pas venir.

- Je suppose qu'on peut pas toujours avoir ce qu'on veut.

Je passe dans le salon, Deen se lève pour me prendre dans ses bras. Je réponds à son étreinte, puis techk la main que me tend Haks sans détourner la tête de son jeu. Je m'assois entre les deux et ferme les yeux quelques secondes. Je me sens fatiguée. Je n'aurais pas dû venir. En le voyant ici, dans cet appartement, ses potes, je comprends que j'ai pas envie de me prendre la tête.

- J'ai vu que tu traînais tout le temps avec Sneazz en ce moment, commence Deen. Tu sens même comme lui, il termine en reprenant sa manette.

Comment il sait ça lui ? Et puis « tout le temps », c'est grave exagéré. C'est sans doute Marseille qui ressort. Un bruit de casse provenant de la cuisine m'empêche de répondre. Ken en sort en furie. Je crois que je ne l'avais jamais vu aussi en colère. Il claque la porte ce qui fait sauter la console de sa place et la débranche. Le regard noir de Mekra me donne envie de ricaner. Rire qui meurt dans ma gorge lorsque Ken ouvre la bouche :

- Donc maintenant, tu couches avec Sneazzy, hurle-t-il Haks et Deen se lèvent du canapé et commence à s'approcher de lui. J'en étais tellement sûr, dès que je vu ses snaps où t'explique à quel point c'est le meilleur. Il t'a baisé aussi ? C'est pour ça que c'est le meilleur. Je savais que t'étais une salope, putain, je le savais.

- Ken, commence Deen

- Non Deen, laisse-le s'exprimer apparemment il à plein de trucs à me dire. Et puis vous aviez pas un truc à faire ? Vous devriez y aller, je conclus en m'adressant aussi bien à Deen qu'à Mekra.

Les garçons me lancent un regard et je confirme de la tête ma décision. Ils sortent de l'appartement sans rien dire. Malgré cela, je suis persuadée qu'ils ne sont pas loin. Ils sont probablement dans le couloir d'écoutant avec attention ce qui se passe à l'intérieur pour être sûr que les choses ne débordent pas.

- Tu m'expliquais que tu savais que j'étais une salope, il est sur le point de répondre mais je l'interromps. Fais très attention aux mots qui sont sur le point de sortir de ta bouche parce que je te laisserai pas me slut-shamer à nouveau.

- Est-ce qu'il t'a baisé mieux que moi ?

J'éclate de rire et me dirige vers son balcon. Ce n'est pas le genre de rire qui s'installer parce que son humour vient de me couper les jambes. C'est le genre de rire qui cache une colère sourde. J'allume une cigarette et le regarde droit dans les yeux avant de lui répondre :

- Je te dis de faire attention à tes mots et c'est ça ce que tu veux me dire ?

- Tu veux pas répondre ?

- Non, je veux bien, mais je peux pas te répondre parce que c'était Moh, moi et tous les mecs de l'entourage dans un gangbang hardcore premium, donc je peux pas évaluer sa performance sans prendre celle des autres en compte.

- Ça te fais rire ?

- Je préfère en rire, ça m'évite de te frapper très très fort au visage.

Il balance ma cigarette par-dessus le balcon et attrape mes mains. Je sens les frissons s'emparer de mon corps. Avec le temps, je pensais que l'effet qu'il a sur moi disparaîtrait. C'est l'inverse qui se produit. Il me plaît, tellement que c'en ai ridicule. Il joue avec mes doigts en les fixant. Le silence qu'il s'impose lui permet de se calmer. Sa tourne dans sa tête, et le regard qu'il finit par me jeter fini par faire fondre ma colère.

- Quand je t'ai rencontré, je sortais avec une goh pas nette, comme souvent ses yeux marron qui se foncent à mesure qu'il se calme m'accroche à lui plus sûrement que n'importe quel discours. Il a déjà gagné. Je savais qu'elle était pas nette, mais je m'en foutais parce qu'elle comptait pas. Et puis t'es arrivée si sûr de toi avec ce sourire, t'étais tellement sexy, je pouvais pas réfléchir. On a couché ensemble t'étais pas là à mon réveil tu m'avais même pas laissé ton numéro. Mais ça a suffit, pour que j'ai tout le temps envie de te voir, de te parler, d'être avec toi.

- Ken, il m'interrompt

- Laisse-moi finir Dinah, j'ai besoin de finir. J'ai besoin de toi dans ma vie, je te veux dans ma vie, mais j'ai besoin que tu sois nette. J'ai besoin de pouvoir te faire confiance, je me suis fait avoir trop de fois.

Hakim.

C'est la seule chose à laquelle je peux penser. Je ne peux pas lui cachée, le mensonge commence à m'étouffer, je ne sais pas mentir. Pas alors qu'un éclair d'espoir travers son visage, et réchauffe ses joues. Comment est-ce que je suis arrivée dans cette situation ? J'étais censée lui dire que nous, c'était mort, que je voulais juste récupérer mes bagues. Je ne ressens plus que de la culpabilité. Mon esprit s'est vidé de toute autre pensée.

Je culpabilise d'avoir couché avec un mec alors qu'on était même pas ensemble. Tout se mêle, ma gorge se sert, je peux pas lui répondre.

Ses mains se déplacent des miens pour se poser sur mon visage. Ses pouces, tracent de douces caresse. Je ferme les yeux pour lui échapper. Mais c'est trop tard, je suis prise au piège.

- Alors quand je te demande si t'as couché avec Moh, j'ai vraiment besoin que tu me répondes, sa voix me fait rouvrir les yeux.

- Je fais pas dans la jalousie.

C'est tellement vrai, et tellement faux à la fois. D'un naturel indépendant, je ne supporte pas qu'on exige de moi que je rends des comptes. Je place la confiance au-dessus de tout. Mais son visage est si proche du mien, que je peux sentir son souffle sur mon visage, son parfum. Pour lui je pourrais tout faire, tout supporter. C'est trop tard, je peux plus partir.

La tension entre nous est insoutenable, l'un de ses pouces finit par descendre sur mes lèvres. Je l'attrape et le mordille doucement. Le sourire sur son visage s'agrandit, il retire son doigt et ses lèvres prennent le relais sur les miennes. J'ouvre la bouche et sa langue s'insinue. Il prend le contrôle de notre baiser. Une de ses mains se glisse à l'arrière de mon crâne et rapproche ma tête de la sienne. Mes sens sont en feu alors que je réalise à quel point ça m'a manqué. Le sucre de son goût, le rugueux de ses lèvres brûlé par les cigarettes qu'il fume. La chaleur de son corps qui réchauffe le mien. Je déplace mes mains posées sur son t-shirt jusqu'à sa nuque pour jouer avec ses cheveux. Je sais qu'il aime ça, c'est l'une des raisons pour lesquels il les garde aussi long.

- J'ai tellement envie de toi, c'est juste un murmure, mais je l'entends parfaitement.

Cette fois, je commence à m'étouffer pour de vraie. Ma respiration se fait plus erratique, des larmes se pressent à mes yeux. C'est la culpabilité. Et il est déjà trop tard, pour retenir la crise d'angoisse qui me frappe de plein force. 

THUNDERWhere stories live. Discover now