- Dinah.

Sa voix n'est qu'un murmure pourtant, je l'entends parfaitement. C'est un subtil mélange, d'étonnement et de soulagement. Il me regarde et je sais. Ce qu'il y a entre nous, c'est plus fort que lui, c'est plus fort que moi, c'est plus fort que nous. Alors je mets entre parenthèses, mon cerveau, mes doutes, ma méfiance. Parfois être heureux ça ne demande qu'un saut dans l'inconnu, un acte de foi. Non ?

La distance entre nous, m'est insupportable, je me rapproche de lui et naturellement, il pose ses mains sur mon visage. Son pouce passe sur mes lèvres, son regard s'accroche au mien. Je me sens clouée sur place. Lorsqu'il m'embrase, je réponds immédiatement. Sa prise sur mon visage se ressert comme s'il avait peur que je ne parte. J'en ai pas l'intention, je peux plus partir. Le baiser est doux mais pressant, parce que ça fait des semaines, que lui comme moi n'attendons que ça. Comme chaque fois qu'il me touche, je sais les frissons qui se propagent dans le bas de mon ventre. Je sens la tempête de mes pensées se calmer.

Ce n'est que lorsqu'il dépose son front sur le mien, que je remarque les cernes sous ses yeux. Je suis incapable de maîtriser la vague d'angoisse qui monte. Je sais que ces insomnies n'ont rien à voir avec moi. Il avait des problèmes de sommeil avant qu'on se rencontre. Mais ça ne m'empêche pas de me sentir responsable. Cette fois, c'est à mon tour de poser mes mains sur son visage. Délicatement, à l'aide de mon pouce, je frotte les poches violette sous ses yeux. Il ferme les yeux et attrape ma main avant d'embraser mes doigts.

- Tu m'as manqué, murmure-t-il avant de glisser sa tête au creux de mon épaule.

La tendresse dans sa voix, la douceur avec laquelle il se glisse dans mes bras. Mon cœur s'emballe. Je le serre contre moi sans lui répondre. Il y a pas grand chose à dire. Je suis trop chamboulée pour le faire. Je passe une main dans ses cheveux faisant tomber sa casquette seine zoo sur le sol. Le soupir d'aise qu'il pousse lorsque que je commence à gratter l'arrière de son crâne me fait sourire. Sa respiration ralentie, il commence à s'endormir

- T'as besoin de dormir.

Je glisse les doigts dans la poche arrière de son jean pour récupérer ses clés et ouvrir son appartement. Le bazar qui règne à l'intérieur est inhabituel. Pour un mec célibataire avant la trentaine, Ken est super ordonné. Il passe ses mains dans ses cheveux en signe de gène avant d'hausser les épaules. Je soupire et lui dis d'aller dans la chambre que je le rejoins.

- J'ai pas sommeil.

Tous dans son corps cris, le contraire. Il est plus pâle que d'habitude et ses yeux sont injectés de sang. Je lève un sourcil, pour l'inviter à répéter pour voir si je le crois la seconde fois.

- J'ai peur que tu t'en ailles avant que je ne me réveille, dit-il en baissant la tête en direction de ses pompes.

Il est imprévisible. Comment est-ce qu'il peut passer trois jours, sans me donner le moindre signe de vie et puis de me dire des trucs comme ça après ? La culpabilité en moi, augmente encore d'un level. Je réalise que je lui ai fait de la peine. Ça n'a jamais été mon but. Je voulais me protéger, j'ai peur de ce qu'il pourrait me faire. Il m'est déjà tellement important alors qu'on se connaît depuis si peu.

- J'arrive.

Sa tête fait un signe positif et il se dirige vers sa chambre. Je retire mes baskets, et me dirige sur son balcon. J'ai besoin de cinq minutes pour recentrer. Je suis venu sur un coup de tête sans savoir quoi lui dire. Résultat, je sais toujours pas quoi lui dire. Il m'a manqué. Je jette le mégot de ma cigarette par-dessus le balcon, et prends une grosse inspiration avant d'entrer dans sa chambre.

- Est-ce que t'es venu parce que je t'ai envoyé le son ?

- Yep.

- T'es vraiment une petite conne.

THUNDEROpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz