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Tremblante, des millions de questions fusèrent dans ma tête, sans réfléchir, je marche en vitesse vers Thomaz et Keïna, puis passe mon bras sur les épaules de cette dernière.

Jouant l'indifférente, je dis : Vous voyez, vous vous aimez bien!

Keïna souris timidement et Thomaz hausse les épaules, perdant son sourire.

Moi : Tu vas bien, mon frère?

Thomaz hoche la tête : Et toi?

Moi : Moi ça va écoute. Keïna, il est 20 heures, on rentre?

Keïna hoche la tête lentement en scrutant Thomaz dans les yeux : Oui, bon salut Thomaz.

Thomaz ne répondit pas, je lui adresse un sourire, il me fait un signe de la main, me tourne le dos et se dirige vers le fond du terrain. En remontant la pente de la favela, je dis à Keïna : Vous parliez de quoi?

Elle me répond, l'air rêveur, un peu trop, à mon goût : De rien...

Arrivé à la casa, nous mangeons, puis, je n'étais pas d'humeur à ressortir, et à présent, je me méfiais de Keïna.. Disons que je ne suis pas à l'aise lorsqu'elle se trouve dans la même pièce que moi.

Je partis directement me coucher, simulant un mal de tête atroce, et m'endormis.

Le lendemain, je me réveille en silence, mon frère était entrain de manger un bout de pain, et Keïna dormait à poing ferme dans le salon, j'essayai de ne pas faire de bruit; pour ne pas qu'elle se réveille, pour ne pas qu'elle m'espionne, pour ne pas que....Enfin, je devenais parano.

Je mets un short et enfile un pull fin par dessus mon tee-shirt, en remarquant que le ciel est un peu couvert.

J'appelle mon frère, puis nous descendons la pente de la favela, comme d'habitude, je le dépose devant son école, et comme d'habitude, j'entre en classe.

Toute la matinée, je pense et re-pense à la conversation entre Cassio et Keïna, ça ne pouvait être possible, c'est à dire qu'elle m'espionne, pour tout raconter à Cassio? Mais dans quel but? Et comment ça mon frère était au courant que c'est "elle" pour Wellington, j'aimerais lui demander, mais personne ne doit être au courant au sujet de cette conversation, si je demande à Thomaz, ça amènera des "Pourquoi" et des "Comment", et ça pourra partir très loin.

Oui, je dois le dire à personne, pas même à mon frère.

La cloche de midi sonne, tout le monde sort de classe en courant pour gagner la cours de récréation ou ils pourront manger leurs repas, quand à moi, me rappelant que je n'ai rien préparer pour ce midi, je gagne la cours avec lassitude.

Assise sur un bout de banc, seule, je balance ma tête en arrière, collé au grillage en fer, nous emprisonnant.

Quand soudain, je reconnus une voix, qui m'appelle de derrière, je me retourne, et à mon grand étonnement, Samuel s'approchait de moi. Samuel; La première vois que je l'ai vu, il était avec Wellington.

Un flot de souvenirs remonte en masse, j'eue comme un certain malaise, ravalant ma nostalgie, je me lève, et part à sa rencontre.

Moi : Samuel, qu'est-ce que tu fais ici?

Samuel : J'habite à côté et...

Moi : Je ne crois pas que ça soit une bonne idée que tu viennes me voir...

Samuel : Écoute, je dois te donner quelque chose, et je te promets que tu ne me reverra plus, d'accord?

Je ne dis rien, perplexe, il ne s'attarde pas, fouille dans la poche de son pantalon, je me recule, instinctivement, c'est peut-être un piège, peut-être qu'il va sortir une arme et me tuer, m'accusant de la mort de son ami?

La Favela du Crime - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant