14

47.9K 2.7K 3K
                                    

Je prend mon sac et le glisse en bandoulière, puis avec mon petit-frère, nous descendons la longue pente de la Favela, je le dépose devant son école, puis à mon tour, et en avance, entre en cours de mathématique. Tandis qu'autour de moi, tout le monde discute, éclate de rire, et cours, je m'assois seul, sur une table devant le tableau, et en attendant que le professeur arrive, mes pensées divaguent sur plusieurs points..

Depuis que j'avais tiré sur Wellington, j'avais décidée de prendre mes distances, avec le gang, et surtout, avec Cassio. Je m'étais également éloignée de Tina, mais en même temps, elle était toujours au terrain, le dernier endroit ou je souhaitais être, elle y était toujours avec Keïna. Après avoir tué Wellington, Cassio avait agit d'une manière très douce, ce qui m'étonna de lui, mon corps tremblait, ma douleur s'estompait, mon coeur battait, son coeur battait, puis il est partit, sans un mot, comme s'il ne c'était rien passer. Depuis deux semaines, je n'ai plus de nouvelle de personne, ni de Cassio, ni de Tina, enfin si, chaque soir, lorsque Keïna rentrer, elle tentait de me parler, d'avoir une conversation, mais je n'avais jamais les mots, je n'avais aucun mot pour définir le calvaire dans lequel je vis, de définir ma vie sans Wellington, Keïna me rapporter ce qu'il c'était passé au terrain durant mon absence. Mais je n'écoutais rien. Deux semaines que je ne terminai pas mes assiettes, deux semaines que je n'avais plus vu la couleur des yeux de Cassio, et bien entendu, deux semaine que l'homme que j'aimais du fond du coeur est partis.

Le prof ouvra en grand la porte de la classe, et ordonna à tout le monde de reprendre sa place, durant les deux prochaines heures de cours, j'étais attentif, je me forçait à oublier mon passé.

Comme nous sommes Mercredi, et que mon frère termine les cours plus tard, je remonte seule la pente de la favela, étrangement, il n'y a personne, ni aucun bruit, et je compris pourquoi lorsque, marchant vers moi, Cassio, aussi arrogant qu'avant. Je me stoppa net, et lui de même.

Cassio affiche un sourire en coin, et derrière sa voix grave, une touche de mystère, ou de menace, je ne saurais deviner : Thalya..

Il a prononcé mon prénom comme pour dire "Comme on s'revoit..."

Je relève les yeux vers lui, puis croise son regard et ne réussis pas à détourner le regard jusqu'à ce qu'il me dise : Ça fait longtemps, t'étais ou?

Toujours absorbé par son regard, je dit d'une voix faible : Nul part..

Cassio : Tu vas ou là?

Quand soudain, tout les souvenirs resurgissent, une fine larme coule le long de ma joue, je m'empresse de l'essuyer, pensant qu'il n'a rien vu, et répond : Chez....chez moi..

Cassio penche la tête et s'approche de moi lentement : Pourquoi tu pleures?

Je baisse les yeux au sol : Je ne pleures pas.

Cassio approche sa main de ma joue, et l'a caresse, puis dit : Si, j'ai vu une larme.

Je fais un pas en arrière, sa main retombe le long de son corps.

Moi : Je dois rentrer chez moi.

Il ne dit rien, puis continue de me regarder droit dans les yeux, avec son air féroce, il me laisse passer à côté de lui, et puis lorsque je suis un peu plus loin, il m'appelle, je me retourne, puis il me dit, toujours avec son sourire en coin:

- Tu es à moi, ne l'oublie pas.

J'hoche lentement la tête, je pensais que Cassio m'avait oublié, mais enfaîte non, il est plutôt du genre à ne pas oublier ce qui est "à lui".

Je rentre chez moi et m'étale sur mon lit, ma mère, au seuil de la porte, inquiète depuis deux semaines, s'approche et s'assoie sur le lit de Calebe.

La Favela du Crime - Tome 1Where stories live. Discover now