Chapitre 13 Le réveil des Gardiens ? (2ème partie)

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— Pour faire court, votre Royaume touche gravement le danger et il pourrait même mettre l'Entre-Monde dans une situation délicate. Reprenez vos terres et n'en parlons plus, conclut la femme.

Ses yeux avaient pénétré si durement l'iris de Rowan qu'il eut dû mal à se détacher de ce regard palpitant.

Le nain, s'accouda à la table à l'aide de son bras.

— Pourquoi voulez-vous que je reconquière Andor ? Et avec qui ? Les nains qui ont survécu à ce massacre sont devenus des solitaires, s'occupant des bateaux, des arts manuels, des inventions et des recherches. Certains se sont même convertis en de grands voyageurs sur les mers qui entourent Entre-Monde. Ils se plaisent ainsi, et ils apprécient beaucoup les humains. Vous croyiez qu'ils vont vouloir revenir en arrière ? Laisser tomber leur bonheur ? Si je connaissais la sérénité, sans Andor, je ne souhaiterais pas y retourner, reconnu Rowan.

— Il vous faut vous rétablir dans votre Royaume. Cessez d'entretenir le passé comme un ermite. Vivez le présent, corps et âme, et pensait à l'avenir le plus merveilleux pour les vôtres et vous. Cela fait bien trop longtemps que les nains errent, comme des vagabonds. L'heure est venue de reconstruire votre domaine. Andor est à vous et à personne d'autre.

Le silence se fit, puis l'homme à la barbe violette reprit la parole :

—Écoutez Rowan..., continua-t-il.

— Je vois que vous avez ramené des compagnons, s'écria une voix derrière lui.

           La Sirène du Désir était revenue à la charge.

— Ne vous inquiétez pas, annonça-t-elle en tournant autour de la table comme un serpent, tout en faisant glisser ses mains sur les clients.

Elle était vêtue d'un simple châle en laine, aux fils tirés, qui lui arrivait juste en dessous des fesses. Ces cheveux dans tous les sens étaient légèrement emmêlés. Des taches rouges marquaient ses épaules dénudées et son cou.

— Il y en a largement assez pour tout le monde, termina-t-elle en ouvrant son frêle habit sur son pâle corps.

L'homme mystérieux avala de travers sa gorgée de whisky, qu'il avait pris pour ignorer la Sirène, tandis que Rowan, détourna son regard et but, d'une seule traite, le contenu de sa chope. Dans ses yeux, aucune émotion ne se reflétait, mais cette démonstration de charme peu orthodoxe l'avait troublé.

— Alors ? demanda-t-elle en contemplant la table.

L'homme se racla la gorge.

— Venez par là, ma chère, déclara la femme sans visage. Vous avez bon goût pour la gent masculine à ce que je vois, mais votre misérable spectacle ne sert à rien. Ce ne sont pas des êtres mauvais. Donc, retournez faire joujou avec des meurtriers et des esprits malsains au lieu de tourner autour des gens corrects.

La Sirène du Désir, légèrement décontenancée, fut repoussée de la table. La femme encapuchonnée se mit en face d'elle de façon que ses compagnons n'entendent rien de ce qu'elle allait dire.

— Vous êtes une personne aussi médiocre qu'eux. Vous êtes arrivée ici sans pouvoir en repartir. Vous faites partie de leur clan de malades mentaux. Mais je crois que vous êtes la pire espèce qu'on puisse trouver dans cet endroit mal famé. Vous donnez du plaisir à des individus qui ne méritent que le malheur, le désespoir et, pour certain, la mort.

— Au moins, je limite les viols, répliqua du tac au tac la femme blonde, en mettant une main sur ses hanches, afin de marquer ses propos.

— Vous croyiez ? Alors, vous devriez apporter plus de votre personne, car, en réalité, c'est comme si vous ne faisiez rien.

La belle-de-nuit ouvrit la bouche.

— Votre vie vous plaît-elle ? Ne vous donnez pas la peine de rétorquer, je connais votre réponse. Elle est évidente.

L'attitude de la Sirène du Désir changea tout d'un coup. Ses yeux s'agrandirent. La femme encapuchonnée lui tenait les épaules comme pour l'empêcher de s'échapper.

Elle la relâcha, et la Sirène s'en alla vers une autre table, avec un large sourire.

           L'individu dissimulé sous sa cape revint.

— Donc, quel était notre sujet de conversation avant d'être interrompu par ce détail ?

L'homme leva les yeux au ciel, exaspéré.

— Je disais que des gens finiront par se tourner vers Andor. Beaucoup de personnalités peu louables marchent sur les routes qui mènent à votre domaine, surtout sur la Route Rousse de Filmawiel. Ils nous ont pris pour de simples errants ou des ennemis. Ils sont prêts à faire couler le sang pour obtenir Andor, votre Contrée.

— J'imagine qu'ils ont dû le regretter amèrement.

— Je doute qu'ils étaient juste des aventuriers ou des pèlerins. Ils partaient à la découverte d'Andor, voir ce qu'elle était advenue. Après tout, quand sur une carte, un espace est nommé Terre Neutre, cela veut bien dire que ce morceau de territoire n'appartient à personne. Même les elfes pourraient le prendre.

— Cela ne m'étonnerait guère de ces traîtres, se disant aussi blanc que la pureté.

— Mais c'est vrai. Après que la Secte Sanglante ait détruit Andor, vous n'avez pas essayé de fouler ce pays qui était bel et bien le vôtre. Vous l'avez abandonné aux mains de n'importe qui et les peuples Entre-Mondien ne voient pas pourquoi ils devraient continuer à laisser ce domaine dépossédée de Royaume. Ils vous ont cédé le plus de temps possible, mais vous avez tant et si bien repoussé l'affaire que plus aucune raison n'empêcherait l'inévitable de se produire. Savez-vous que du jour au lendemain, vous pourriez perdre Andor, pour toujours ? Quand les Contrées voudront votre territoire, ils entreront en guerre rien que pour s'agrandir. Et Undĕwial n'acceptera pas les hostilités en Entre-Monde pour si peu. Il donnera Andor au premier venu pour s'épargner tout conflit. Et entre nous, s'affronter pour un morceau de terre, n'est-ce pas absurde ?

— Mais Andor appartient au peuple des Nains, s'écria Rowan en abattant son poing sur la table, ce qui la fissura légèrement au niveau des pieds.

Il s'affala sur sa chaise en soupirant.

— J'ai enfin réussi à vous faire ressentir quelque chose.

Rowan souleva la tête pour regarder l'homme.

— Andor dépend toujours de vous, mais Undĕwial commence à dire que l'héritier de ce Royaume n'existe plus. Pour eux, plus personne ne peut prétendre au trône. Donc, c'est une terre neutre qui ne sert à rien et qui pourrait pourtant avoir tant d'utilité.

— Et tout ce qu'Undĕwial dit ou fait devient une loi qu'on ne peut blasphémer, ajouta la femme.

— Ils n'ont pas le droit, souffla l'héritier.

— Undĕwial a tous les droits, gronda-t-elle.

— Depuis le début d'Entre-Monde, Andor a toujours appartenu aux Nains, cracha Rowan.

Il se mit à soupirer.

— Mais après tout..., aucun des miens, à part moi, ne désire récupérer notre terre.

— Vous n'êtes pas obligé de reprendre la vie que votre peuple avait avant, remarqua la femme.

— Comment voulez-vous que l'on vive alors ? s'étonna Rowan.

— D'abord, vous n'avez plus d'ordre à leur donner. Un souverain correct confierait le choix à ses sujets et les laisserait agir à leur guise. Vous n'êtes plus Prince, et encore moins, Roi. Mettez-vous ça dans le crâne. Ensuite, les nains ont tout de même besoin d'un toit sur leur tête et vu qu'ils vagabondent toujours, ils ne peuvent même pas s'acheter une mansarde. Posséder un Royaume pour se reposer, prendre du bon temps leur serait agréable dans leurs affaires qui réclament des jours, voire des mois, d'absence. Et puis si la question de l'économie vous tourmente, vous n'aurez qu'à leur demander une petite redevance. Et je dis bien, demander et non ordonner. Cette époque est révolue. Vous êtes des nains, mais solitaires. Et vous restez les Gardiens de l'Entre-Monde.

Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ