❊ Chapitre 41 - Ascension

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❊ Savoir risquer c'est savoir aimer. Et savoir aimer c'est savoir vivre. La mort se reflète dans les yeux désabusés et sans souvenir d'une vieille frustrée qui n'a pas su saisir sa chance de souffrir. 

❊ Pdv Lily 

Les derniers rayons de soleil réchauffent mon visage à travers la porte vitrée de la chambre. Les vacances touchent à leur fin, le chant des oiseaux migrateurs égaille l'atmosphère estivale de cette fin de journée et les battements de mon coeur suivent leur mélodie tandis que mes pensées s'envolent vers les heures tardive des dernières nuits passées dans ses bras.
Mon corps frissonne au souvenir de ses lèvres et s'humidifie à celui de son regard.

Appuyer à la rambarde de ma terrasse je profite des derniers rayons de soleil. La fin de saison conclu ma résurrection, ma transformation, mon éclosion, mon ascension vers la voix de la guérison. 

Et quand je repense à tous les événements qui ont peuplés ces vacances d'été, j'ai du mal à croire que je suis toujours la même.
Mes habitudes, mon quotidien, mes certitudes, tout s'est envolé d'un revers de main sans même que je puisse l'appréhender. Alors que je me remémore la triste monotonie des dernières années de ma vie, mes lèvres s'étirent dans un sourire mélancolique, à la fois triste et désespérément reconnaissant en vers le destin de m'avoir accordé une seconde chance.

Je sers les poings et la sensation des ongles irritant la paume de mes mains moites redonne un aspect concret à l'instant. 

L'effroyable, mais ravivante, sensation d'avoir plus vécu en quelques semaines qu'en l'espace de tout une vie réside au fond de moi.

Je me demande d'ailleurs si il y a un quota. Un quota de choses mémorables, de choses merveilleuses, de choses effroyables

Suis-je à présent destinée à aérer dans un indolent quotidien dont le seul échappatoire sera la chaleur flamboyante des souvenirs de l'été de mes dix sept ans... ?

Se pourrait-il qu'il m'apparaisse une nouvelle occasion de revivre une situation similaire ? 

Assurément, cela m'achèverait. 

Mais, finalement peut être que tout cela est la définition même de l'expression "vivre sa vie".

Vivre sa vie c'est saisir à bras le corps toute cette haine, cette passion, ma douleur, notre folie et le transformer en temps qui passe.

À l'heure actuelle il m'est encore impossible de réalisé l'intensité de la situation.
Les éléments sont si nombreux qu'ils perturbent le raisonnement logique de mon cerveau.
Et le fantasme de l'obscurité de ses iris termine de me faire perdre la tête.

Mes habits sentent son odeur, ma peau celle de ses baisers. 

Entre mes mains les lignes de son message défilent pour une énième fois sous mes yeux. 

"Oublie pas. Je passe à 19h."

Il est dix huit heure quarante cinq et je guète l'arrivée de mon prince couronné de son éternel aura ténébreuse.
Pour tromper le temps qui passe, mes pensées s'échappent momentanément vers les effluves de mon dernier rêve. 

Celui d'hier soir...

L'accident, toujours le même schéma. 

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