Au fond de mon âme

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Nous sommes donc allés plus loin, vers les bois.
Nous n'avons pas parlé en marchant, en y allant. C'est comme s'il savait déjà ce qui allait se passer, et c'est comme si je le savais aussi. Comme si c'était un aller sans retour, qu'il n'y avait pas de bouton skip, que je ne pouvais plus reculer.
On arrivait dans les « bois ».
Il s'approcha de moi, et m'embrassa. Il recula. C'était étrange, j'ai même pas compris.
Je l'ai regardé, il me fixait. Il voulait pénétrer mon âme, et a finit par pénétrer mon corps.
Alors il se rapprocha de moi, jusqu'à coller mon corps.
Il passait ses mains sous mon pull pour toucher mes seins, pour les caresser. Je refusais, je prenais ses mains pour les enlever. Je lui demandais d'arrêter. Il m'embrassa. Et serrait mes seins encore plus fort. C'est comme s'il ne voulait pas comprendre.
Sensation désagréable que je ne pourrais expliquer, sensation que je ressens encore en écrivant, mon corps encore meurtri.
Il descendit ses mains sur mon ventre, puis sur ma ceinture, jusqu'à descendre encore plus bas, vers ma culotte. Je lui demandais sérieusement d'arrêter, je serrais ses poignets pour les enlever de mon corps. Il ne comprenait pas.
« Arrête, s'il te plaît, arrête »
Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. C'est comme si nous devions de nouveau nous battre, comme si c'était obligé, j'étais déjà devant le fait accompli, sans qu'il ait à parler je savais déjà la finalité.

J'étais entre les griffes du prédateur, l'homme en noir, la fillette en rouge que j'étais, entre de mauvaises mains.

Alors il ne m'écoutait pas, et il glissait sa main sous mon jean. Je lui demandais encore d'arrêter, je lui disais « je ne veux pas, arrête, s'il te plaît » C'est ce que je demandais à Romain, enfin Romain, je t'appelle comme ça pour te protéger mais j'ai encore la haine putain, c'était en février et nous sommes en décembre, je te hais, Magomed. Je te hais.
Il passa sa main sous ma culotte, puis je sentais ses doigts qui jouaient avec mon vagin, gaiement. J'essayais de tirer sa main avec toute ma force pour qu'il cesse tout cela. J'avais juste envie qu'il enlève sa main et qu'il me laisse m'en aller. Je tentais de le pousser, il ne bougeait pas.
C'est avec force qu'il me masturba.
J'avais mal, j'avais les larmes aux yeux, mais il ne voulait pas le voir. Je lui disais non, encore, mais il m'écoutait pas. Il disait que j'en avais envie. Je n'en avais pas envie.

« Ta bouche me dit non mais ton corps me dit oui. »

Je n'avais plus la force de continuer, je te disais que ce n'était pas vrai, que je ne voulais pas. Tu continuais avec plus d'entrain, encore.
Je sentais tes doigts aller et venir en moi, comme si je n'étais qu'un vulgaire trou, un trou béant ouvert à toi, ouvert à toute proposition, ouvert avec force.

23:16

Lettre à mon traumatisme.Where stories live. Discover now