Je te promets la fidelité.

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Point de vue Sierva,
Dimanche matin.

À mon réveil,je ne sentais rien. Je ne voyais plus Rayan près de moi,mais j'entendais du bruit dans la salle de bain.

J'avais du mal à ouvrir les yeux,et surtout à motiver mon corps de se lever. Je voulais juste rester allongée. Ma tête et mes jambes me firent sentir leur désaccord en me levant du lit,je manque de me prendre la table de nuit et m'accroche à chaque meuble sur mon passage.

Une chance,les aragonais aiment les meubles.

Je marche péniblement vers le bruit d'eau qui coule,à la vitesse moyenne d'une personne de 80 ans.

Ma tête tourne affreusement,mais j'arrive à distinguer Rayan,la tête penchée dans l'évier,le teint très pâle.

- Ra...Rayan ?

Je m'accroche plus fort au petit meuble de bois près de moi.

- Ça...Ça va ?

Ma tête tourne beaucoup plus,mais je la secoue dans l'espoir que les ombres disparaissent.

- Tu veux des médicaments ?

Ma bouche se contracte,je sens un goût affreux dans la bouche.

- Es-ce que tu-

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase,le goût affreux que je venais de ressentir c'est transformé en spasmes. Je me penche dans l'autre lavabo,et j'entends Rayan faire de même.

C'est ainsi que nous partageons la maladie,l'un vomissant à côté de l'autre.Très glamour.

Une bon quart d'heure plus tard,je n'ai plus rien,je dit bien rien,dans l'estomac,et lui non plus. Je laisse mes jambes flancher et glisse par terre,les yeux fermés. J'entends encore l'eau couler,sans doute Rayan qui se lave les dents,et un bruit de tiroir.

Il applique un gant frais sur mon visage,humidifiant ma nuque au passage. Je sens son gant me refroidir légèrement,même si je suis carrément chaude.

- J'ai chaud...

C'est tout ce que j'arrive à articuler,d'une voix plutôt basse. Il recommence en m'humidifiant de nouveau le cou puis les joues.

- Je vais t'enlever ça,et ouvrir un peu la fenêtre.

Je le vois se lever,il m'offre un peu d'air frais. Il se rassoit en face de moi,et enlève lentement ma veste,puis mon débardeur.

Je baisse lentement le regard,tout en constatant :

- Je vois que certaines "parties" de ton organisme fonctionnent à merveille.

- Tu es à moitié nue devant moi,Si. Je ne peux rester de marbre,si c'est ce que tu demandes.

- Je suis juste déçue de ne pouvoir profiter,très cher,car je suis en piteux état.

- Ton corps saurait réagir à mon toucher,très chère.

- Non,je suis à l'article de la mort. Sauvez moi de ces ténèbres et fumées,et veuillez m'emporter vers un autre ciel.

- Je t'y emmène !

Il me soulève avec une dextérité fascinante,et s'appuie,tout comme je l'avais fait,jusqu'à notre chambre. Il me dépose sur le lit en se penchant sur moi,et en enlevant une mèche de mon visage.
Je vois ces yeux s'illuminer,du moins comme ils peuvent s'illuminer avec l'énergie qu'il nous reste,et sa bouche embrasse mon cou. Je suis de ma main les contours de son visage,que j'aime tant,et caresse les mèches de cheveux humidifiées par l'eau.

- Si,je vais te rendre malade...

- Tu l'as déjà fait,bêta.

- Cruche.

 Speechless Where stories live. Discover now