Est-ce que j'y résisterai ?

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Point de vue Sierva,
Vendredi soir.

À peine j'ai le temps de me rendre compte que la voiture allais droit vers lui,j'entendis un bruit sourd.
Ce n'était pas mon cri,ni celui de la blonde qui lui courait à près,mais bel et bien le bruit d'une carrosserie brisée. Plus rien ne semblait bouger,plus aucun son ne semblait sortir.

Je perçu ensuite les sons,mouvements,gestes affolés.
Je cours dans la rue,ne prête pas attention aux personnes qui m'entourent,et m'arrête au niveau de la voiture qui venait de percuter Rayan. La peur fait trembler ma jambe,mais je ne recule pas. Je m'avance vers le corps inconscient de Rayan,touche sa joue du bout du doigt. Je prends son pouls,qui semble lent mais encore considéré normal.

Je sens une main se poser sur mon épaule,puis une voix qui se veut rassurante :

- Tout...tout va bien,il n'a pas l'air très amoché.S'il vous plaît,calmez vous.

Je me retourne vers la personne derrière moi,une dame d'une quarantaine d'années me regarde avec bienveillance.
J'entends un bruit d'ambulance se rapprocher de nous,une ambulance  s'arrête ensuite à notre niveau.
Je n'avais toujours pas lâché Rayan,jusqu'à qu'un ambulancier m'écarte avec gentillesse. Plusieurs autres l'emmènent à l'intérieur,je vois partir la camionnette peu de temps après. Je me souviens avoir regardé cette ambulance pendant un long moment,jusqu'à ce que mes jambes se remettent à fonctionner.

Je me lève,lentement,me dirige vers le banc adjacent. Les larmes envahissent mes yeux,ma gorge se noue. J'essaie de rester calme. La femme qui avait tenté de me rassurer est toujours là,elle caressait mon dos,toujours avec cette bienveillance.

- Mademoiselle...ne vous inquiétez pas...calmez vous...

- Je dois y aller...je dois y aller...je dois absolument y aller...

Je murmure ces mots d'une voix si faible que je ne la reconnaissais pas. J'essaye de remuer pour me défaire de son étreinte,mais elle ne me lâche pas.
Au lieu de ça,elle murmure à son tour :

- Non,vous n'irez pas. Il est 20h,les visites sont terminées...et votre petit ami a besoin de repos. Tout comme vous d'ailleurs...

- Mais je dois y aller !

- Non...vous allez rentrer chez vous,et je vais vous y accompagner. Dormez,et vous irez demain.

Je voulais me débattre,courir à travers la ville pour me rendre à l'hôpital...mais c'était de la folie. Je n'y arriverais pas,et elle a raison.
Je me contente de la suivre jusqu'à "mon chez moi",le campus,sans broncher.

Toujours aussi gentille et calme,elle me laisse devant l'entrée,s'assurant que je vais mieux,et m'adresse un "ça va aller" avant de partir.

Je marche dans le couloir déjà sombre,jusqu'à ma chambre.

J'ouvre doucement la porte,mais Yeleen ne manque rien de mon arrivée. Elle m'observe balancer mes affaires sur le bureau,quelques unes dans l'armoire.
Je prend de quoi me changer et me dirige vers la porte,mais évidemment,elle m'interroge :

- Tu rentres vachement tard,en ce moment ? On croirais presque que t'as trouvé un copain...

-....

- Alors t'as perdu ta langue ? Ma question est un peu idiote en même temps...il t'arrive pas grand chose.

- Yeleen.

Je me retourne pour lui faire face,elle change d'expression en voyant ma mine,sans doute affreuse. Elle s'arrête dans sa tentative de réplique,et s'excuse.

Je comprend encore mieux sa réaction dans la salle de bain,devant mon reflet.

Mes yeux sont rouges,mes traits tirées,ma bouche pâteuse...je ne ressemble à rien quoi.

 Speechless Where stories live. Discover now