3. L'avertissement

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D'un autre côté, les héroïnes étaient toujours innocentes, timides, mais avec du caractère, non ? Alors peut-être que mon petit éclat allait lui prouver que j'étais différente ; et donc celle qu'il lui fallait...

Enfin, en théorie. Parce que sur le coup, on ne pouvait pas trop le qualifier de conquis.

Il ne s'était même pas retourné lorsque je lui avais crié dessus.

Je comprenais que cela fisse partie du personnage, mais quand même !

C'était beaucoup plus marrant lorsque c'était les autres les victimes de son arrogance.

- Bon, mademoiselle Spark, vous vous décidez à me laisser continuer oui ou non ? s'agaça madame Barnles, notre prof d'âge moyen qui ne se défaisait jamais de ses foulards aux couleurs vives.

Moins emballée qu'à mon arrivée, mais nullement découragée, je ramassai mes affaires et me dirigeai en territoire minée sous l'attention de mes camarades.

Je me devinais être l'attraction du jour, surtout lorsque je me plantai devant le bureau de Michael.

- Pourquoi tu te sens obligé d'être méchant et désagréable avec moi ? Je ne t'ai encore rien fait de mal, non ?

Je n'avais pas du tout réfléchi avant d'agir. Le fait était qu'il commençait à me gonfler.

Dire que ce n'était que le premier jour !

Son insolence n'était pas une nouveauté. Mais désormais, je l'avais vu être gentil avec quelqu'un d'autre. Il pouvait faire l'effort avec moi aussi, non ?

Quelques gloussements fusèrent suite à ma question. Pourtant, c'était le cadet de mes soucis. Je voulais une réponse, même si à mon avis, tout le monde s'attendait à ce que Michael se lève pour me shooter dedans comme dans un ballon.

Et pour être franche, je ne savais pas si je n'aurais pas préféré cela à sa réaction. Ou plutôt à son absence de réaction.

Il fixait ses phalanges tatouées comme si je n'existais pas.

OK. Là, j'allais vraiment me fâcher.


- Mademoiselle Spark ! me reprit la quadragénaire, avec une exaspération qu'elle peinait à contenir.

Je me jetai comme un sac sur le siège à côté de Michael avec un soupir à fendre l'âme.

C'était du n'importe quoi !

Pourtant, ce genre de phrases marchait toujours dans les histoires. D'ailleurs juste après, les bad boys s'adoucissaient et confessaient que non ils n'avaient rien de personnel contre l'héroïne et qu'ils les aimaient bien, plus d'autres conneries du genre...

Où diable avais-je foiré ?

- Tu n'as pas répondu, chuchotai-je. Tu n'as rien contre moi, hein ? Tu joues un rôle, pas vrai ?

Mon cœur résonna jusque dans mes oreilles lorsqu'il pivota enfin la tête dans ma direction.

Le temps d'un instant, ses magnifiques yeux bleus n'en eurent que pour moi - même si leur intensité manqua de me transformer en un tas de cendre.

Héroïne [ÉDITÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant