Ava - Tome 2

Partie 1

Il fait noir, une odeur de renfermé envahit mes narines. Je ne vois absolument rien, le seul éclairage c'est cette fameuse lune. Je vagabonde dans cette forêt que je n'ai jamais visitée, mes mains se tendent automatiquement devant moi pour essayer de ne pas me prendre un arbre dans la figure.

Je marches sur des branches et dans ce silence seul le bruit de mes pas se fait remarquer.

J'ai longuement hésité, que devais-je faire ? 

Laisser mon amie mourir alors que moi j'ai réussis à m'en sortir et à refaire ma vie ? Je trouve ça injuste, mais après tout est-ce une meilleure solution d'abandonner ma famille, mon enfant qui a tout juste six mois ? Le laisser grandir sans maman...

En réalité je n'en sais absolument rien, alors j'ai demandé conseil à Louis. Ce soir là j'ai attendu qu'il rentre, il était presque 1h du matin et il était vraiment crevé de sa soirée. Mais j'étais perdue et j'avais besoin d'une réponse. J'avais promis à ces filles de les sauver, de les aider à sortir de cet enfer...

Et regardez où j'en suis ! Mère à dix-sept ans, vivant avec mon frère et mes copines disparues ne sont toujours pas sortie de cette merde. 

Il a été catégorique, c'est non.

J'ai été soulagée en réalité, car j'avais la trouille ! Ces hommes me font peur, cet endroit me tétanise et l'image de souffrir encore dans de telles conditions me clou sur place. J'ai peur. Mais à défaut de ne pas risquer ma vie et donc par la même occasion l'avenir de mon fils, j'ai décidé de me rendre au bureau de l'inspecteur pour tout lui dévoiler. Louis respecta ma décision et m'emmena après avoir confié Oscar à Maël, son meilleur ami. Je ne pouvais pas faire souffrir Laure, il fallait que je la sauve, elle et les aitres, pas que je sois la cause de leur mort.

Arrivés là-bas, j'avais une petite idée de l'avis de l'inspecteur, cette situation c'était du pain bénit pour eux, une occasion en or pour m'infiltrer. Ou bien j'avais trop regardé de films policier, je ne sais pas mais l'idée m'étais venue quelques heures plus tôt à moi aussi en attendant Louis.

L'inspecteur nous accueillit malgré l'heure tardive

— Vous m'avez dis que vous aviez quelque chose d'important à me dire, je vous écoute, commença l'homme.

— En sortant des pompes funèbres, j'ai reçu un message venant d'un numéro masqué avec une photo.

— Continuez.

— C'était une photo de Laure, une des filles qui était retenue prisonnière avec moi. Nous étions devenue amie elle et moi. Sur cette photo, on voit un pistolet braqué sur son visage.  Après cela un message est arrivé me demandant de venir demain à midi à un point de rendez-vous sinon c'est elle qui sera tuée. 

— Puis-je voir la conversation ?

Je lui tendis mon téléphone et attendu que celui-ci ait finit d'analyser.

— Je ne vais pas vous mentir, c'est très dangereux, malgré le fait que c'est une parfaite occasion de vous infiltrer afin qu'ils nous mènent à leur cachette eux-mêmes. Mais je doutes qu'ils soient assez bêtes pour laisser cela arriver.

Louis changea d'expression faciale en une fraction de seconde. De la peur redessinnait peu à peu les traits de son visage.

— Si vous me donner un micro ou un GPS ils le verront d'une manière ou d'un autre, même microscopique, surenchéris-je. 

— J'y est bien pensé c'est pourquoi je pensais plus à une balise GPS sous-cutanée pour pouvoir vous localiser n'importe quand et n'importe. Impossible à détecter à l'œil nu, ils n'en sauront rien, qu'en dites vous ?

Je tournai la tête vers Louis afin d'avoir son approbation, quant à lui, il tourna enfin la tête vers moi pour me supplier de ne pas y allez mais l'enjeu était trop grave. Une femme était déjà morte par ma faute en quelques sortes, pas une deuxième, je ne supporterai pas que les unes après les autres tombent comme des mouches. Et il le savait. 

— C'est d'accord, mais à une seule et unique condition, conclu-je.

— Laquelle ?