Je ferme ma pochette contenant mon téléphone portable, un paquet de cigarettes ainsi que le pass pour entrer dans mon immeuble. Avant de descendre, j'attrape ma paire d'escarpins à la main. Il n'est pas question que je descende les escaliers avec mes Jimmy Choo au pied.

Sortant de l'immeuble, je monte dans la voiture avec chauffeur qui m'attend.

- Bonjour Brahim, comment vas-tu ? dis-je en claquant la porte de la voiture.

- Tout va très bien mademoiselle Duval.

- Dinah ça suffit, personne ne m'appelle mademoiselle Duval.

Brahim ne répond pas, mais je le vois sourire dans le rétroviseur. Je connais Brahim depuis toujours, plus jeune, c'est lui qui m'emmené à l'école. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je lui demande de m'appeler Dinah en vain, mais je finirais bien par le convaincre.

- Est-ce que tu l'as vu ? je demande.

- Oui. Il est toujours en colère, mais tu auras la chance de lui parler ce soir.

Je secoue la tête peu convaincu. Je connais parfaitement ce genre de soirée. Il n'y est question que d'apparence. Jamais je n'aurais l'opportunité de parler avec mon père ce soir. Comme ces derniers temps il met un point d'honneur à m'éviter, nous ne sommes pas près d'arranger les choses.

Marc est un homme d'affaires accompli, il aimerait que je le suive dans ses pas, que je reprenne ses entreprises, mais je n'en ai pas du tout l'intention. Au risque de sembler prétentieuse, je suis une artiste, je ne vis que pour ma musique et je veux vivre de ma musique. Je ferme délicatement les yeux pour empêcher mes larmes de couler. Il m'a fallu plus d'une demi-heure pour appliquer mon make up, il n'est pas question que je ruine tout mes effort avant d'arriver. Je soupire un bon coup avant de réouvrir mes paupières et de m'éventer avec mes mains.

Nous sommes arrivé.

La soirée se déroule dans un hôtel particulier de la capitale française. Le lieu est simplement magnifique. J'observe des paparazzis tenter de se frayer un passage en suivant ma voiture, je remercie les vitres teintées de celle-ci, très peu intéressée de retrouver mon visage dans les pages people d'un magazine quelconque.

De toute manière, je suis rarement l'attraction de ses soirées, je ne suis pas assez connu pour cela.
Surtout, la différence physique entre mon père et moi empêche les gens de me reconnaître. Pour savoir que je suis une Duval, il faut que quelqu'un vous le dise. C'est une bonne chose, je n'ai pas besoin de ce genre d'attention dans ma vie. Je refuse de n'être que cette jeunesse branchée, qui dépense la fortune de papa dans tous les clubs parisiens.

À Papa :

"Je suis à l'entrée."

Je verrouille à nouveau mon téléphone, il faut plusieurs minutes, avant que je ne vois arriver Marc vêtu de son costume Armani. C'est un bel homme, le côté poivre et sel de ses cheveux lui va à ravir. Cela fait ressortir le bleu de ses yeux.

Mon cœur se met à battre plus vite. Plus jeune, j'avais l'habitude de courir dans ses bras chaque fois qu'il rentrait du travail. Désormais, nous ne vivons plus au même endroit, et  je ne parviens pas à rétablir la connexion qui fût la nôtre. 

Je ne suis pas sûre qu'il en ai envie.

Il m'ouvre la portière de la voiture d'un mouvement souple. J'en descends en commençant par poser mes pieds sur le sol, exactement comme une vraie Lady l'aurait fait. Il dépose un léger baiser sur ma joue et me murmure que je suis magnifique. Je ne sais pas comment prendre le compliment, tous ça. Les chaussures, la robe, le maquillage, ce n'est pas moi.

THUNDERNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ