Partie 90 : chez les HR

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— Maintenant, connard, tu vas me dire où est mon frère et comment on peut sortir d'ici. Sinon je t'explose. C'est clair ?

L'homme est plus grand et plus lourd qu'elle, pourtant il ne tente même pas de se débattre. Il répond d'une voix toujours aussi paisible :

— Ton frère est resté au palais présidentiel, on n'a pas réussi à l'enlever. L'opération a été mal organisée, comme d'habitude.

2 pousse un soupir de soulagement — sans relâcher la pression qu'elle exerce sur Choy. Elle ne peut pas être certaine qu'il lui a bien dit la vérité.

— Comment on sort d'ici ? lui redemande-t-elle.

— Par la porte.

— Et après la porte, il y a quoi ?

— Un couloir. Avec une affiche anarchiste à moitié déchirée, si je me souviens bien.

— Et ensuite ?

— Des terroristes avec des armes à feu non-tech qui n'ont aucune envie de te voir partir. Désolé.

— Merde.

Dépitée, 2 lâche Choy. En le plaquant au mur elle lui a meurtri la pommette qui commence à enfler, et il doit avoir assez mal à l'épaule et à la poitrine, pourtant il n'a pas l'air de lui en vouloir. Il lui sourit gentiment. 2 est un instant tentée de le prendre comme otage. Mais sans arme, ce serait sans doute du suicide. Elle rejette l'idée en attendant d'en trouver une meilleure.

— Tu ferais mieux d'être prudente, dit Choy en redressant la chaise pour se rasseoir. Dans le lot, il y en a un paquet qui ont voté ta mort. Ils seraient ravis que tu prennes une balle genre accidentelle.

— Compris. Mais toi tu es qui, bon sang ? Un prisonnier aussi ?

— Non, non. Juste un type. J'ai eu envie de venir te voir, histoire de faire un peu connaissance.

— Tiens donc. Et tu n'as pas eu peur que je t'éclate la tête ?

— C'est dur de tuer comme ça. J'aurai plutôt pensé à un bon coup de coude dans la trachée.

— C'était envisageable.

— Mais tu ne l'as pas fait.

— J'aurais pu.

— Tu ne l'as pas fait. Tu es la sœur de la petite qui a hurlé sur tous les canaux techs, pas vrai ?

— Oui.

— J'ai aimé son message. Il montrait davantage d'humanité que tous les cris de protestation du gouvernement.

2 a une pensée pour Ève Hindgam, qui s'était pourtant donné bien du mal pour faire accepter les Techs comme des humains un peu spéciaux. Trop de mal, sans doute. 2 ne peut retenir un petit sourire.

— Toi non plus, remarque Choy, tu n'aimes pas beaucoup le gouvernement.

— Oui, mais je n'aime pas les terroristes. Je veux libérer les HR des Ghettos et donner la matière tech à tout le monde. Pas renverser l'Alliance. Et je ne veux tuer personne.

— Bon programme. Je suis non-violent moi aussi. J'ai aimé aussi que vous empêchiez les bombes T d'agir.

— Ah, ça a été découvert ?

— Il n'y a pas longtemps. C'est grâce à ça que tu es toujours en vie, d'ailleurs. Preuve que tuer est la pire erreur qui soit. Ils ont failli t'exécuter à cause du massacre que tu as empêché. Ils se seraient sentis plutôt merdeux, après ça, je pense.

Les Techs - Tome 1 : les secrets du LaboratoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant