Chapitre spécial : Halloween !

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Quel âge avait-on déjà ? Probablement huit ans. On ne s'entendait plus autant qu'avant mais il y avait encore un brin d'amitié entre nous. Ce fut pour ça qu'on ne refusa pas de passer cet Halloween ensemble après que nos parents nous aient poussé à le faire. Peut-être parce que nous savions d'avance que ce serait le dernier que l'on fêterait tous les deux. Pour cette soirée, moi  en tout cas, j'y tenais et je mis du coeur à l'ouvrage dans mon costume.
Ma mère m'aida et s'amusa de mon excitation à passer cet Halloween avec Katsuki. Elle me répéta plusieurs fois qu'elle me trouvait adorable. L'étais-je vraiment ? Ou étais-je juste insouciant ? Pour cette soirée censée être effrayante, je décidais de me déguiser en fantôme. Ce n'était pas compliqué mais j'aimais le costumiser à mon image, notamment en y mettant un joli noeu papillon rayé blanc, noir et vert où au centre traînait une citrouille comme je les aime. C'était ma passion favorite lors d'Halloween ; s'occuper des citrouilles avec ma mère et en décorer le salon et la cuisine.
Mon costume était fin prêt pour cette soirée tant attendue et je me hâtai de l'enfiler le jour venu. Ma mère en profita pour me bombarder de photographies et je me laissais faire, prenant parfois la pose en rigolant. Puis, le stress me monta subitement à la tête quand on sonna à la porte d'entrée. Tout d'un coup, je n'avais plus envie de passer cette soirée avec lui, comme si j'avais peur de faire quelque chose de mal car visiblement tout ce que je faisais dernièrement n'était pas de bonne fortune. Je me cachais derrière ma mère qui s'étonna de mon comportement et me poussa vers la porte sans comprendre ce qui n'allait pas. Bon.
J'ouvris la porte et je tombai nez à nez avec Kacchan et sa mère. Celle-ci me salua et me complimenta sur mon costume. Je la remerciais en balbutiant, puis m'attardais sur Kacchan. Il n'avait pas lésiné sur son costume ! Il s'était déguisé en un chat ? En tout cas, c'était le terme qui définissait le mieux à quoi il ressemblait.

« Yaah ! Je suis le chat démon vengeur !, s'exclama-t-il.
- Tiens-toi bien, Katsuki ! »

La mère de Kacchan tapa gentiment son fils sur la tête et salua ma mère. Elles discutèrent entre elles et s'extasièrent devant nos bouilles. Puis, avant que l'on ait pu dire quoi que ce soit, elles nous prennent en photo et nous mettent à la porte comme nous sommes assez grands pour faire le tour du pâté de maison tous les deux. Je me triturai nerveusement les doigts et regardai Kacchan... Qui était déjà parti loin devant ! Je le rattrapai avec hâte en tenant fermement mon panier en forme de citrouille.

« Ça-Ça fait un peu peur quand même Halloween, lâchai-je bêtement.
- Bouh mais non ! Moi, je n'ai peur de rien. Les méchants, je les catalpute avec mon pouvoir !, me lança joyeusement Kacchan, ce à quoi je ne pouvais répondre comme je n'avais aucun pouvoir alors il reprit, Mon pouvoir, c'est le meilleur ! Tu vas voir, je vais devenir le numéro comme All Might! »

Je souris face à tant d'injustice, même si à cet âge-là je n'avais pas encore perdu espoir. Je m'attendis à ce qu'il me rétorque que je n'étais qu'un sans-alter mais il n'en fit rien à ma grande surprise. J'étais loin de me douter à l'époque que c'était sa mère qui s'était arrangé pour que je ne revienne pas en pleurs chez moi. Nous sonnâmes chez une première personne et ainsi se déroula la soirée ; nous fîmes le tour du quartier et j'écoutais sagement Kacchan me parler de son pouvoir exceptionnel. J'étais ébloui et visiblement cela lui faisait plaisir.
J'avais peur que durant ce seul instant de répis qu'on m'accardait avec lui l'on tombe sur ses amis mais nous n'en croisâmes aucun. La chance avait-elle tourné ? Je n'en croyais pas un mot. Je savais que tôt ou tard il me rapellerait méchamment où était ma place et il ne fut pas long à le faire.

« Moi, je, je veux devenir un super héros aussi et je suis sûr que cela finira par arriver !
- Pff, tu te fais trop d'espoir, Deku, railla-t-il, Puis même si t'y parvenais, t'es trop faible pour y survivre. »

Je fronçai les sourcils et sans savoir ce qui me prenait, je lui balançai mon sac de bonbons à la figure. Attaqué dans son orgueil, il attrapa les bonbons tombés à terre et me les rendis en pleine figure. Sauf que je ripostai aussitôt. Ce fut un bon ami de ma mère qui nous récupéra tous les deux et nous ramena chez moi. Nous avions tous les deux de faibles contusions au visage car, on ne dirait pas, mais se recevoir un bonbon au visage faisait mal.

« Qui a commencé ?, demanda la mère de Kacchan.
- C'est lui, nous dîmes en coeur.
- Je veux la vérité.
- Mais je te jure maman !, lança Kacchan.
- J'ai peine à te croire en me sachant être ta mère, Katsuki, lui dit-elle froidement et pour ma part je partis me réfugier derrière ma mère.
- Tss, trouillard, dit Kacchan.
- Katsuki !, s'énerva sa mère.
- Écoutez les garçons, dit ma mère, Peut-être que vous êtes aujourd'hui différents car l'un a un alter et l'autre n'en a pas mais au fond, vous restez les mêmes. Et qui sait ce que nous réserve l'avenir ? Katsuki, les bons ami(e)s, on ne les compte que sur les doigts de la main.
- Deku n'est pas mon ami ! »

Puis il s'en alla précipitemment. Sa mère tenta de le retenir et poussa un soupir. Elle s'excusa auprès de nous et partit le retrouver. Aussi en colère, je décidai de l'imiter. Je le retrouvai un peu plus loin dans le quartier et, comme il ne m'avait pas remarqué, pourquoi ne pas lui faire peur ? Ce fut une réussite !

« Deku, espèce de..!
- Je ne suis pas ton ennemi ! »

Il ne comprit pas mais je ne lui laissai pas le temps pour. Je fis demi-tour et rentrai chez moi. Ma mère avait préparé un délicieux repas alors je me mis à table car j'avais une faim de loup. J'espérai qu'il comprenne que cela ne servait à rien de croire que j'étais son ennemi. Je n'étais peut-être plus son ami mais j'étais loin d'être quelqu'un qui lui voudrait du mal. Malheureusement, les mots pouvaient être déformés ou le sens incompris. La suite ne se passa pas comme je l'avais souhaité.
Mais aujourd'hui, nous nous sommes retrouvés et nous ne sommes plus des ennemis. On dit que le temps passe et panse les blessures. J'aime à croire que tu redeviendras ce meilleur ami qui m'a tant fait rêver.

Forgive meWhere stories live. Discover now