58 : Confidences nocturnes.

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Parfois les éléments se liguent contre Lucile. Comme si en plus d'être dotée d'une maladresse légendaire, il fallait que la poisse vienne en rajouter une couche. Du coup, son temps de trajet du jeudi soir pour rentrer au centre équestre de ses parents (et surtout voir Icare) s'est retrouvé fortement allongé quand elle a dû suivre non pas un, mais deux tracteurs sur la route étroite de campagne. Elle a pensé ne jamais arriver, et a maudit tous les éléments de se liguer ainsi contre elle.

C'est après avoir doublé son temps de trajet qu'elle arrive finalement à l'exploitation familiale, et sort soulagée de sa voiture.


Alors qu'il est dix-huit heures trente passées, et que le centre équestre n'est pas bien rempli, hormis de quelques adultes qui ont leur cours d'équitation encadré par le père de Lucile, et que Solène doit probablement s'occuper du cours de voltige pour les enfants, deux hommes apparaissent dans l'allée, un sourire éclatant au lèvres, prêts à souhaiter la bienvenue à la jeune femme.

— Lulu ! s'exclame son meilleur ami. Alors comme ça tu as rencontré de la circulation en venant ici ?

— Ça n'arrive pas souvent mais on dirait que oui.

Niels serre Lucile dans ses bras, alors que cette dernière rigole. Puis il se décale et laisse avancer la jeune femme vers Icare, qu'elle n'a probablement pas vu depuis deux semaines. L'homme n'attend pas bien longtemps pour la prendre contre lui, et la serrer du plus fort qu'il puisse. Il l'aime tellement et elle lui avait beaucoup trop manqué.

— Je suis tellement heureux de te voir, murmure-t-il au creux de son oreille.

— Moi aussi Icare. C'était vide à l'appartement sans toi.

Icare sourit et pose un baiser sur le front de Lucile, tout en la gardant attachée contre lui. Si elle savait à quel point il lui tardait de la revoir. S'il était en prison, Simon se foutrait de lui. « Tu tombes amoureux Icare, derrière tes airs de gros dur de la prison ». Il lui sortirait ce genre de discours. Puis il irait le balancer auprès de ses codétenus. Ils rigoleraient ensemble. Icare se sentirait peut-être stupide dans un premier temps, avant de se rappeler que peu de personnes lui ont laissé une chance de les aimer. Les personnes comme Lucile sont bien trop rares, et c'est peut-être pour cela qu'il s'y est fortement attaché.

— Je vais voir ma mère, indique Lucile, elle a peut-être besoin d'un coup de main pour la cuisine.

— Ok, nous on va finir de soigner les chevaux, on se retrouve pour le dîner, affirme Niels.

Icare lâche la jeune femme pour suivre son meilleur ami, qui montre un peu d'impatience. C'est nouveau avec Niels : maintenant qu'il a quelqu'un pour l'aider et le soulager dans sa charge de travail, il en profite pleinement. S'il peut finir beaucoup plus tôt les soirs, il semble avoir pris goût à ce luxe.





Lucile finit par rejoindre la deuxième chambre de la dépendance accolée à la maison de ses parents. Certes, cela a été étrange pour ces derniers de voir que leur fille ne rejoignait pas sa chambre habituelle mais préférait déserter pour rejoindre l'annexe de leur maison, mais probablement qu'ils comprennent qu'elle préfère passer du temps avec Icare, d'autant plus que cela fait quasiment deux semaines que les deux amoureux ne se sont pas vus.

Icare, emmitouflé sous la couette, la regarde du coin de l'œil tandis qu'elle vient s'allonger près de lui. Il éteint la lumière, avant de sentir la tête de la jolie brune se caler sur son torse. Ses cheveux viennent chatouiller sa peau, alors qu'il glisse doucement un bras autour de la jeune femme pour la caresser doucement. Les yeux d'Icare restent rivés sur le plafond sombre, alors qu'il savoure cet instant d'intimité avec Lucile, qui lui avait beaucoup trop manqué.

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant