47 : « C'est un homme bien car il te rend heureuse ».

1.4K 200 40
                                    


Lucile chantonne joyeusement, toute contente en ce mercredi midi du mois de mai. Elle attend impatiemment Icare, qui ne devrait tarder du travail. Justement, ce dernier a à peine le temps de mettre les pieds dans l'appartement, qu'elle lui fonce dessus.

— Ta matinée s'est bien passée ?

— Très bien. Tu me regardes de façon bizarre Lucile, tu es sûre que tu vas bien ? demande-t-il avec méfiance, se demandant s'il n'a pas commis une erreur, dans le style laisser une chaussette traîner en boule dans la salle de bain.

— J'ai une surprise pour toi. Enfin une proposition.

— Je ne sais pas si je dois avoir peur ou non, mais vas-y, sourit faiblement Icare.

— On va aller se baigner cet après-midi. Il fait beau, on ne travaille pas, donc tout est nickel.

Icare ne parait pas aussi enthousiaste. Il désigne de l'index sa cheville, dont le tissu du pantalon recouvre son bracelet électronique.

— Je suis désolé Lucile, mais je ne peux pas. Je sais que cela te tient à cœur, et moi aussi. Mais attends alors deux semaines et demie, histoire que j'en ai terminé avec ça. Je ne veux pas que tous les gens voient que j'ai un bracelet, soupire-t-il.

Lucile savait qu'Icare lui répondrait cela. Elle le comprend même, parce qu'il est vite stéréotypé. Elle n'aurait pas voulu le mettre mal à l'aise devant le regard d'autres personnes.

— Je sais, sourit-elle. Mais chez mes parents, on a une piscine derrière la maison, je ne sais pas si tu avais fait attention.

— Pas du tout...

— Mes parents ne sont pas là, ni ma sœur, ses gosses, ou qui que ce soit, explique-t-elle face à la moue encore hésitante de son petit-ami. Ils amènent plusieurs cavaliers du club en concours en Normandie pour la journée, donc le centre est libre. Il y a juste mon grand-père, mais il fera sa sieste de l'après-midi, on sera vraiment tranquilles.

— Tu sais comment me convaincre, rigole Icare.

— Je pensais que cela te ferait plaisir, ce n'est pas drôle de rester toujours à l'appart'. Je ne promets que l'on sera rentrés avant dix-sept heures.

— Lucile, on a juste un dernier petit problème : j'ai pas de maillot de bain.

Lucile éclate de rire face au petit air désolé d'Icare, puis conclut en haussant les épaules :

— Niels doit bien en avoir, au pire on fouillera dans ses affaires, il ne nous en voudra pas. Prend deux sous-vêtements au cas-où.

C'est ainsi qu'Icare se retrouve dans la voiture de Lucile, n'en pouvant plus d'attendre avant d'arriver à destination. On dirait un enfant que l'on amène à Disneyland.

— Tiens-toi tranquille, se moque Lucile en l'entendant changer la radio toutes les trente secondes.

— C'est que je suis content.

— J'avais vu, ne t'inquiète pas.




Lucile se gare une vingtaine de minutes après, dans la cour du centre équestre. Fait étrange, il est calme pour un mercredi après-midi. C'est réellement reposant.

Elle pousse la porte d'entrée et découvre son grand-père, qui attend sa petite-fille dans la cuisine. Quand elle l'a appelé ce matin pour lui dire qu'elle viendrait le voir, elle a senti la joie à l'autre bout du fil. Bien sûr que cela dérange les parents Derosan de laisser le grand-père à la maison, mais le vieil homme ne se sent pas capable de supporter plusieurs heures de route pour surveiller des gamins surexcités et ce en plein soleil. Rester tranquillement chez lui est donc la meilleure solution, mais la venue de Lucile et Icare vient lui faire passer le temps. Il en est content. 

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant