17 : Une visite et une surprise.

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Icare s'impatiente devant la porte de la salle de soins. S'il y a du retard et qu'il rate son rendez-vous au parloir, il deviendra fou. Sauf que visiblement, le gars avant lui met un temps incroyable à l'infirmerie. Ce ne serait pas la gentille docteur qu'il sait mariée grâce à son alliance, il aurait déjà ouvert la porte pour dire au détenu de ne pas se faire le personnel médical, parce qu'il a un rendez-vous important qui l'attend. Bon sang, mais qu'est-ce qui met autant de temps alors ?

Finalement, après avoir passé près de vingt minutes à trépigner, la porte s'ouvre sur quelqu'un qu'Icare n'avait pas forcément envie de voir : le mec à qui il a pété le nez. On dirait que l'unique raison qui explique le temps interminable de l'entretien médical, c'est qu'il y a des choses à soigner chez ce gars. Icare est fier de lui d'un côté, l'autre ordure réfléchira probablement à deux fois avant de le provoquer à nouveau.

Le blessé passe devant lui en le regardant hautainement, et Icare ne peut s'empêcher de sourire avec insolence. Il est ridicule.

—     Merde, ils ne t'ont pas laissé au mitard ? Dommage, tu sers à tellement peu de choses ici...

—     Mon petit séjour là-bas était bien sympathique, rétorque sarcastiquement Icare, mais bon il fallait me faire sortir car je sers vraiment à quelque chose dans cette prison. Je ne pensais pas que tu l'ignorais, mais je fais des rhinoplasties, gratuites et sans anesthésie.

Les lèvres d'Icare s'étirent quand il voit son interlocuteur grimacer. En même temps, il n'allait pas lui dire la vérité, qu'il en devenait fou à être enfermé pendant plusieurs jours sans contact dans sa cellule d'isolement, sans possibilité de sortie dans les couloirs, et que les seules voix qu'il entendait étaient celles dans sa tête.

L'homme ne cherche pas d'avantage le dialogue et s'éloigne d'un pas rageur loin de l'infirmerie. De toute façon, cela arrange Icare : il n'a pas de temps à perdre et veut se dépêcher pour aller au parloir.





—     Bonjour Icare, lui sourit la docteur que le détenu préfère. Vous allez bien ?

Icare hausse les épaules. Ça peut aller si on oublie qu'il est probablement à bout et suicidaire à certains moments. Il préfère penser à la visite imminente de son père.

—     Je ne sais pas. Cela dépend des jours, des heures, de tout.

La docteur lui sourit, laissant apercevoir des petites pattes d'oie au coin de ses yeux, lui donnant encore plus un air sympathique et maternel.

—     Je vois, c'est compliqué, comprend la femme. C'est justement pourquoi j'ai insisté pour ce rendez-vous. Promis, cela ne prendra pas longtemps.

Icare hoche simplement la tête. La femme se lève jusqu'à un de ses tiroirs, avant d'en tirer quelques boîtes de médicaments aux noms compliqués qu'elle pose sur son bureau, ainsi que l'ensemble du dossier médical d'Icare.

—     Bien, vous vous souvenez de la dernière réunion ?

Icare n'a pas besoin de répondre, c'est évident. Ce n'est pas son but de marquer les esprits ainsi, mais il reconnait que ces décisions impulsives sont souvent impressionnantes.

—     Déjà, je voulais vous dire de ne plus recommencer à vous faire du mal. Je suis sérieuse Icare, j'ai eu peur pour vous, les autres aussi. C'est dangereux. Heureusement, dans ce malheur, il faut voir que vous êtes toujours parmi nous et c'est le plus important. De même, les analyses sanguines dont j'ai eu les résultats ne témoignent d'aucune infection que ces lames auraient pu vous donner, comme le tétanos. De même, vous n'êtes pas porteur du virus du sida ou de l'hépatite que vous auriez pu transmettre à ceux qui vous ont maîtrisé et amené ici. Mais faîtes attention Icare.

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant