Parfois

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Parfois, j'ai envie de tout lâcher
J'ai envie d'abandonner
Et de me laisser crever.

Mais je tiens bon
Alors plutôt que de crever
J'ai envie de tout donner

Pour ma liberté














Des fois, je m'imagine un monde meilleur.

Peut-être un monde sans Alter ou peut-être un monde rempli de pouvoirs différents.

Mais à chaque fois, je me retrouve à terre, à chaque fois... C'est moi qui me retrouve face à Kacchan. Plutôt face à son poing...

Mais je ne peux pas lui en vouloir, c'est mon ami d'enfance, je le connais mieux que personne. J'étais là quand il allait mal, j'étais à ses côtés quand on venait se battre avec lui même si je ne pouvais pas faire grand chose. Alors pourquoi tout a dérapé ? Pourquoi j'ai perdu le contrôle sur ce que j'avais de plus précieux ? Notre amitié est comme un fil qui s'effiloche au fil des jours sans que je puisse le réparer. J'ai essayé de changer de fil et de recommencer mais tu n'en avais rien à faire. Je te jure Kacchan... J'ai essayé, tous les jours, encore et encore !

Mais rien à faire. Tu n'avais pas besoin de moi alors que je voulais juste être à tes côtés. C'est si compliqué ? J'ai peut-être trop demandé ?

Je ne savais pas pourquoi ça me tenait autant à coeur. Il avait mal, je tentais de soigner ses blessures et déjà, tu les réouvrais avec tes paroles.

J'aurais voulu pouvoir te dire autre chose aujourd'hui mais notre relation se tenait au stade d'inconnus. Je n'arrivais pas à le supporter. Combien de fois j'ai cru devenir fou en réfléchissant à ce qui n'allait pas ? Combien de fois j'ai cru qu'on se rapprochait pour finalement s'éloigner encore plus ?

Depuis combien de temps je n'ai pas dormi dans l'espoir de trouver une solution ?

Depuis combien de temps... je n'ai plus mangé un vrai repas avec toute la classe ?

Je n'ai même pas envie de savoir. Je n'ai pas besoin qu'on me le dise pour savoir que je vais mal. Mon corps me le hurle déjà assez.

Pourtant, je ne dois pas aller si mal que ça, j'arrive encore à suivre les cours et les entraînements sans fin. Je suis mort mentalement et tu en es la raison.

Ça ne pouvait plus continuer, tu comprends ? J'avais besoin... besoin de te le dire pour me soulager d'un poids, même si tu disais non, il fallait que je t'en fasse part. Au fond de moi, j'aurais voulu que tu me dises que tu avais eu les mêmes réflexions, les mêmes envies que moi. Que tu me dises que toi aussi, tu étais tombé amoureux de moi. Que nous soyons deux à être tombé bien bas. On dit qu'à deux tout est possible.

Alors j'y suis allé, je me suis dirigé vers toi. Avant que je puisse entrer dans ton champ de vision, j'ai su que ce n'était même plus la peine, que notre lien était brisé à jamais. Que tu ne pourrais jamais m'aimer comme je t'aime.

Tu aimais Ochako, je ne pouvais pas te blâmer. Mais tu aurais pu éviter de l'embrasser devant moi. Tu aurais pu éviter de me regarder ensuite.

Et tu n'aurais jamais su que je pleurais en tenant ma poitrine douloureuse. Douloureuse de voir que c'était fini. Mon coeur était déchiré en deux et rien ni personne ne pouvait le réparer. Personne ne sera jamais comme toi.

Alors j'ai ramassé les morceaux de mon coeur brisé et je me suis éclipsé en te donnant un faux sourire, un des plus beaux que j'avais.
Et je suis parti dans ma chambre, chez moi.

Je n'en suis plus sorti pendant des jours, se transformant en semaines, se transformant bientôt en mois. Entre temps, j'ai dû aller aux urgences. À force de laisser mon corps mourir, j'en étais devenu malade. Mon amour pour toi m'a rendu malade c'est le cas de le dire. C'est ma mère qui m'avait emmené ici, tu sais comment elle s'inquiète... Alors un matin, comme je ne me réveillais plus, elle avait appelé une ambulance.

Recueil de Katsudeku (mais aussi plein d'autres)Where stories live. Discover now