Off the scene 1.0

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Off the scene 1.0 :

        Alice se réveilla en sursaut. Il était trois heures du matin à en croire le réveil. Une heure vingt de sommeil... C'était déjà ça. Elle ressentit une vive douleur... La robe ! C'est vrai qu'elle avait gardé ce semblant d'armure..! Enfin, tu parles d'une armure... Elle avait l'impression de saigner tellement elle était gênée et oppressée ! Mais que faire..? En observant la pièce, elle se rendit compte que son geôlier, enfin son mari, dormait paisiblement. Après tout, il n'avait pas l'air décidé à lui faire du mal. Mais c'était peut-être une ruse ! Si ça se trouve, il l'amadoue pour mieux la... La... La transformer en esclave toutes catégories !!! Il est fourbe, ça se voit, il à l'air sadique ! Un peu comme le gardien de son ancien dortoir.

        Mais la jeune fille n'en pouvait plus, son dos et son ventre lui était bien trop douloureux... Puisqu'elle n'avait pas son pyjama habituel et que d'aucune manière elle ne voulait que l'homme puisse entrapercevoir ses sous-vêtements, elle décida de desserrer les nœuds de son corset. Après un moment, qui lui sembla durer toute une éternité, elle fini par triompher sur le laçage ! Ouf !!! Elle poussa un long soupir de soulagement et de bonheur puis changea d'avis. Pourquoi mettre une telle robe toute la nuit ? Après tout, elle pouvait se contenter d'un des jupons, très simple, sans broderies ou pierres. Elle en détacha un, qu'elle remonta pour faire une robe, après avoir vérifié que l'autre dormait toujours, et partit ensuite à la recherche d'un lien pour le faire tenir. Elle n'avait ni ceinture ni lacet sur sa tenue. Et bien-sûr, l'hôtel ne lui donnerait une tenue plus simple qu'en même temps que le petit-déjeuner (nouvelle politique maritale...)... Bon... Deux minutes de réflexion. Eh bien, une seule solution lui venait à l'esprit. Ses yeux étaient rivés sur les chaussures du lieutenant Finn. Ou plutôt de leurs lacets. Un sourire à mi-chemin entre la victoire et le sadisme d'une petite vengeance (s'il comptait partir faire une course) illumina son visage ensommeillé. Mais il ne fallait pas réveiller le dragon...

        Elle s'approcha lentement, tel un félin chassant sa proie et attrapa la chaussure, toute près de l'homme (qui puait un peu des pieds, d'ailleurs). Elle la lança sur le lit, où elle atterri sans bruit sur la couette moelleuse et épaisse. Mission accomplie ! Alors qu'elle allait faire demi-tour pour profiter de son butin, elle s’immobilisa, constatant un mouvement derrière elle... Il avait bougé ! Pourvu qu'il ne soit pas réveillé..! Et là, allez savoir pourquoi, plutôt que de filer vers son lit, elle s'approcha de l'homme. Certes, il s'était retourné, vers elle, mais heureusement il dormait encore. Elle le fixa quelques instants. Il n'était pas vraiment repoussant, physiquement parlant. Elle aimait bien ses cheveux, décoiffés et un peu ébouriffés par un sommeil agité. Et puis, même si ses yeux étaient fermés, et ses muscles détendus, il gardait un visage équilibré. Sans même s'en être rendue compte, elle s'était assise, genoux pliés sous elle.

        « Bah ? Qu'est-ce que tu fais ? » Il venait de se réveiller !!! Au secours !!! « Je croyais que tu voulais rien faire, mais me dit pas que t'as changé d'avis... », rigola-t'il en papillonnant des yeux, à moitié endormi. « T'allais quand même pas m'embrasser pour me réveiller comme une princesse ?

        -N... Non !!! » Elle était écarlate. « Pourquoi je ferais ça ?!

        -Ben... Pourquoi tu me fixais, alors ?

        -Pour rien ! Bon, de toute façon, je suis fatiguée. Bonne nuit.

        -Oui, bonne nuit. »

        Elle retourna se coucher et attendit d'entendre sa respiration lente, synonyme de sommeil, pour délasser la chaussure et faire tenir sa robe. Même si elle s'en voulait de s'être fait avoir, elle était rassurée qu'il n'ait pas remarqué sa tenue, plus légère. Finalement, elle réussit à se rendormir, en priant pour que leurs mémoirs oublient cette scène.

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